Un nouveau pôle de santé ambulatoire accueille des patients sans médecins traitants dans le Gard

Prendre en charge les malades sans médecin traitant, balayer leurs besoins médico-sociaux pour leur donner accès à des soins ou les orienter vers un autre spécialiste... C'est la mission expérimentale du nouveau pôle de santé ambulatoire d'Alès, ouvert le 16 novembre dans un département qui souffle cruellement du manque de praticiens.

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Allier l'âme de la médecine libérale à l'efficacité des centres médicaux salariés. C'est dans cette optique que le docteur Amandine Salanova et son équipe ont ouvert le pôle de santé ambulatoire d'Alès, le 16 novembre dernier.

Son nom rappelle un centre médical quelconque : un endroit où l'on trouvera plusieurs professionnels de santé. Celui-ci propose pourtant une formule inédite en France, soit la priorité aux patients sans médecin traitant.

23,6% des Gardois peinent à accéder à un parcours de soins classiques, selon l'UFC que Choisir de Nîmes. Plusieurs communes lancent d'ailleurs des appels à l'aide ou des pétitions sur le sujet.

Une assistance en trois temps

Une fois son praticien en retraite, Guy Joseph-Edouard n'a pas pu retrouver de médecin traitant. Celui de Marie-Claire Bertheo, sa compagne, est en congé maladie longue durée. Pourtant, Guy a fait un accident cardiovasculaire et Marie-Claire souffre d'une maladie chronique : tous les deux ont besoin d'examens réguliers. 

C'est après une téléconsultation médicale réalisée depuis leur pharmacie que le couple d'Alésiens a été recontacté par le pôle de santé ambulatoire d'Alès. "L'accueil a été chaleureux. Le médecin était à l'écoute. C'est très agréable", commente Mme Bertheo en sortie de consultation.

"Ce qui change complètement, c'est que nous prenons en charge les patients en équipe", explique le docteur Amandine Salanova depuis son cabinet fraîchement aménagé. "Notre assistance se fait en trois temps avec une infirmière, une assistante sociale et un médecin pour tout balayer : le dépistage, la prévention, la vaccination..."

Maladie chronique ne veut pas dire maladie lourde

La médecin libérale le répète : ce centre se dédie à une patientèle qui souffre de maladies chroniques. "Cela ne veut pas forcément dire maladie lourde", nuance-t-elle au micro de Pascale Barbes. "Ce sont des gens qui ont besoin de points réguliers, pour accéder à des prises de sang, de l'imagerie médicale ou tout simplement faire renouveler une ordonnance".

Le pôle de santé ambulatoire n'est en revanche pas destiné à accueillir des patients en urgence. Amandine Salanova précise que ces derniers peuvent s'orienter vers des maisons médicales de garde ou des téléconsultations.

Les porteurs de ce projet aimeraient néanmoins le voir élargir ses capacités d'accueil pour soigner, à terme, des patients bien portants qui ont toutefois besoin d'un examen de dépistage annuel.

Deux ans pour faire ses preuves

Un bon moyen de pallier les déserts médicaux lutter et peut-être même une manière de repenser le soin... Mais le pôle de santé ambulatoire ne peut pas répondre à tous les besoins. Pas plus qu'il ne prétend remplacer l'importance d'une relation régulière entre un patient et son médecin.

"Mon inquiétude, c'est que ça perdure. Que plutôt que de former les médecins en nombre suffisant, on fasse une médecine au rabais", confie Marie-Claire Bertheo aux côtés de son compagnon.

Partant du principe que l" "on ne dispose plus de la ressource médicale suffisante" Amandine Salanova espère réussir à proposer un autre modèle de soins : "Le but n'est pas de rogner sur la médecine générale, mais peut-être l'adapter un peu", conclut-elle avec modestie. 

Avec un budget de 450 000€ alloué par l'ARS, le pôle de santé ambulatoire d'Alès dispose de deux ans pour faire ses preuves.

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