Depuis juillet dernier, la commune d'Aramon (Gard) ne compte plus que deux médecins. Jusqu'alors, le village gardois était riche de quatre professionnels de la santé, dont deux sont partis à la retraite au début de l'été. La mairie cherche à alerter sur sa condition en lançant une pétition en ligne.
La pénurie de médecins qui frappe la France n'est pas nouvelle, et le sud du pays, pourtant plus attractif pour le personnel médical, ne fait pas exception. En Occitanie, l'héliotropisme conduit à des inégalités internes au territoire, où les professionnels de la santé font le plus souvent défaut dans les zones rurales.
Dans le Gard notamment, les petites communes multiplient les appels à l'aide pour sauver leurs centres médicaux et trouver de nouveaux praticiens ou praticiennes capables de prendre en charge leurs habitants. Après Saint-Siffret, qui avait diffusé une annonce sous forme de message vidéo début novembre, c'est maintenant au tour du village d'Aramon de tirer la sonnette d'alarme.
Deux départs à la retraite
Située à l'est du département, près d'Avignon, la commune d'Aramon était jusqu'à présent bien pourvue du point de vue médical. Mais sur les quatre médecins généralistes, seuls deux sont encore en activité. Car en juillet dernier, deux praticiens sont partis à la retraite, laissant malheureusement leurs 4879 patients sans solution.
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"Les médecins des communes périphériques sont débordés et refusent de prendre de nouveaux patients. Nos deux médecins ayant choisi de continuer d’exercer sur Aramon sont au bord de l’épuisement", fait savoir la mairie, qui désespère de voir de nouveaux professionnels de la santé investir son village.
Objectif 500 signatures
Alors, pour alerter sur leur situation, les élus d'Aramon ont mis en ligne une pétition le 15 décembre 2023, qui, ce mardi 19 décembre, avait récolté 279 signatures sur les 500 souhaitées. "Nous appelons l’ARS, les pouvoirs publics, les élus et tous les acteurs de santé à s’engager face à la gravité de la situation." La mairie appelle notamment l'ARS d'Occitanie à classer Aramon en zone prioritaire.
Sur les réseaux sociaux, la plupart des habitants se réjouissent du passage à l'action de la mairie, rappelant les conditions dans lesquelles ils se trouvent depuis plusieurs mois. "Deux médecins sur quatre c'est intenable pour le village", souligne Philippe, ancien patient de l'un des docteurs désormais retraités.
Une autre internaute en profite pour apporter son soutien aux derniers praticiens qu'elle qualifie de "valeureux" : "ils font plus que ce qu'ils peuvent". Mais l'habitante pointe également du doigt la mairie, qu'elle accuse de ne pas avoir su anticiper les départs : "gouverner étant aussi prévoir, qu'ont fait les différentes municipalités pour anticiper ce bilan catastrophique depuis 20 ans ? Pas grand-chose (...). Bravo nos élus !!"
