Mickaël Sciacca habite Alès (Gard) mais a décidé de s'enrôler dans la légion internationale afin de combattre aux côtés des Ukrainiens contre la Russie. Une aventure de courte durée. 24 heures après l'arrivée de cet informaticien de 40 ans, la base où il devait être formé a été bombardée.

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La base de  Yavoriv   (Ukraine) vient d'être bombardée, au petit matin du dimanche 13 mars, par des tirs de l'armée russe.  Mickaël  Sciacca, arrivé sur place il y a à peine 24 heures, vient d'en échapper miraculeusement.  Alors qu'il prend la fuite, laissant le casernement en feu derrière lui, cet habitant d'Alès de 40 ans a le réflexe de se filmer en direct avec son smartphone comme il le fait depuis le début de son périple.

"J'ai des copains qui sont morts"

"Voilà. La base vient d’être bombardée. On s’en va. J’ai des copains qui sont morts. On se recule. On se barre, raconte l'informaticien des sanglots dans la voix. Le souffle court. Voilà ! Pour les gens qui disent que ce n’est pas vrai. " Avait-il lui-même pleinement conscience de ce qu'il allait vivre en partant rejoindre l'Ukraine, trois jours auparavant, comme volontaire au sein de la légion internationale formée à l’appel du président  Volodymyr Zelensky ?

"Je veux aider les gens sur place, sauver un maximum de femmes et d’enfants, les aider à passer la frontière pour se réfugier.  Et si on m’attaque, je serai prêt à ripostera-t-il confié à Midi Libre avant son départ d'Alès, le 9 mars 2022.

Au volant de sa voiture aux 300 000 kilomètres au compteur, avec deux bidons d'essence dans le coffre, l'informaticien prend la route, direction la frontière polonaise,  accompagné de deux autres volontaires âgés de 22 ans, originaires du Vaucluse et du Puy-de-Dôme. Tous les trois se sont rencontrés sur un groupe Facebook et sont entrés en contact avec l'ambassade ukrainienne.

Un voyage filmé d'Alès à Yavoriv

Ancien Gilet jaune, Mickaël  Sciacca semble avoir gardé cette habitude de se filmer régulièrement en direct sur les réseaux sociaux. De la frontière italienne, au passage d'un pont aux couleurs ukrainiennes en Slovaquie et à l'attente à la frontière polonaise, ces vidéos permettent de documenter et de retracer avec précision ce parcours, comme le montre la carte ci-dessous.

Dans la  voiture règne une ambiance de départ en colonie de vacances. Blagues, éclats de rire fusent et laissent planer le doute sur le niveau de conscience des trois volontaires sur ce qui les attend en Ukraine.  Le samedi 12 mars, après avoir laissé son véhicule du côté polonais et passé le poste-frontière de  Krakovets (Ukraine), Mickaël Sciacca rejoint à une vingtaine de kilomètres de là le camp de Yavoriv . "En  premier, on va faire la formation des douze jours avec Youri. Après, ils vont nous mettre sur les checkpoint. On a le sourire. On est crevéexplique-t-il dans l'un de ses  directs.

De retour dans le Gard, prêt à repartir

Le lendemain, le réveil est un cauchemar.  Au petit matin, la base est frappée par des missiles russes. "On est sorti de nos chambres en courant, raconte-t-il dans une nouvelle vidéo. Nous sommes allés dans les bois et on voyait les missiles au-dessus de nos têtes. On s’est couché par terre. J’ai compté entre 5 et 6 missiles. Une fois qu’ils ont fini de bombarder, on s'est enfui. "Selon les autorités ukrainiennes, l'attaque aurait fait 35 morts. 180 selon le ministère russe de la défense.  "Là, il y a un cratère au milieu", Mickaël  Sciacca filme et commente toujours en direct les dégâts du bombardement. À l' image apparaissent des voitures calcinées. "Le bus a pété aussi". L'Alésien est persuadé que la Russie a été informée, les tirs s'avèrent pour lui bien" trop précis".

Les militaires ukrainiens laissent le choix aux volontaires étrangers de rester ou de partir.  "Moi, j’ai signé, explique t-il à un proche qui le suit sur Internet.  Le problème, c’est que j’espère que lorsque je vais arriver en France, ils ne vont pas venir me chercher parce que j’ai signé un contrat vis-à-vis de la loi, je leur appartiens un peu en quelque sorte." Finalement, Mickaël  Sciacca décide de rentrer.  Après avoir traversé à nouveau la frontière, il s'envole le lendemain (lundi 14 mars) de Varsovie  (Pologne) pour rejoindre la ville de Göteborg en Suède, d'où il reprend un nouvel avion en fin de journée pour l'aéroport Paris-Orly. Il est depuis retourné chez lui dans le Gard.

Cette décision et une certaine désinvolture lui valent sur les réseaux sociaux de nombreuses railleries. L'ambassade de Russie en France utilisera l'une de ses publications pour sa propagande et affirmer qu'elle ne vise dans ce conflit que "les installations militaires".

Mais Mickaël Sciacca l'a assuré à l'équipe de France 2 venu le rencontrer : il retournera en Ukraine dès que la légion internationale l'appellera.

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