Viols d'une mineure au parloir de la prison de Nîmes : le détenu pédophile condamné à 30 ans de réclusion, la mère complice à 15 ans

Le détenu pédophile qui comparaissait devant les Assises du Gard, à Nîmes, est condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour les innombrables viols commis sur la fille mineure de sa compagne, notamment au parloir de la prison entre 2013 et 2016. La mère de la jeune victime prend 15 ans pour complicité.

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Les jurés de la cour d'assises du Gard ont suivi les lourdes réquisitions de l'avocat général pour le principal accusé. Mais pour la mère de la victime, mineure au moment des faits, ils sont allés au-delà, condamnant une complicité active dans ses agissements durant plusieurs années.

Verdict, après 2 heures de délibérations :

  • 30 ans de réclusion criminelle pour Raymond Adam, avec 20 ans de sûreté, car le pédophile était jugé en récidive. Il était déjà sous le coup d'une peine de 20 ans de réclusion pour viols et agressions sexuelles sur mineures.
  • 15 ans de réclusion criminelle pour Carine Boluda, la mère de la victime.

Les 2 accusés sont donc reconnus coupables de l'ensemble des faits reprochés.

Un enfer vécu par la victime durant des années

Avant de requérir devant la cour d'assises du Gard, des condamnations inférieures aux peines maximales (lui risque la perpétuité, elle 20 ans de réclusion), l'avocat général, Pierre Couttenier, a longuement battu sa coulpe, "plaidant coupable en tant que défenseur de la société".

"La vérité, elle fracasse", a-t-il dit, s'adressant directement à la victime, âgée de 19 ans aujourd'hui, attentive sur le banc des parties civiles. Et, se tournant vers les jurés :

"Vous ne doutez pas un instant de l'enfer d'où elle nous revient : moins une île déserte qu'une île peuplée de déserteurs".

Pierre Couttenier, avocat général à Nîmes.

Le représentant du ministère public a relevé toutes les carences, défaillances, hésitations, qui de l'administration pénitentiaire à la justice et aux services de l'assistance éducative, ont "laissé cette enfant seule face au monde" et à son "prédateur".

"Personnalité dangereuse" et mère complice

Depuis l'ouverture du procès, le principal accusé, un ancien sapeur-pompier volontaire et ex-boxeur, a pour la première fois reconnu les faits.
"Je le porte à votre crédit, et c'est la seule chose", lui a lancé l'avocat général.

Sinon, "le nombre hallucinant de crimes que vous avez commis est le signe d'une personnalité dangereuse", a-t-il ajouté.

A l'égard de la compagne de l'ex-pompier, elle aussi sur le banc des accusés, Pierre Couttenier a souligné que c'est elle qui, en 2011, alors que sa fille avait 7 ou 8 ans, a "ouvert la porte" de sa maison à un homme qu'elle connaissait à peine.
C'est elle aussi qui l'a laissé dormir pratiquement immédiatement dans le lit de la petite fille, la conduire à l'école ou partager une chambre d'hôtel, toutes occasions qu'il a saisies pour la violer.
Puis, lorsque l'homme dont elle se disait amoureuse a été incarcéré, en 2013, après avoir été condamné à 20 ans de réclusion pour des viols sur mineures, elle n'a pas voulu croire à sa culpabilité.

Elle a alors forcé sa fille à l'accompagner 107 fois au parloir de la maison d'arrêt de Nîmes, où il lui imposera des pénétrations digitales jusqu'en janvier 2016.

Pour sa défense, elle ne cesse de répéter qu'elle n'avait rien imaginé, rien perçu, rien deviné, malgré les dénonciations de sa fille.
"Je demande que vous soyez condamnée pour complicité de tous ces viols, quasi quotidiens. Par vos agissements, vous les avez rendu possibles", a dit l'avocat général. Il a requis une peine de 10 ans de réclusion, reconnaissant des circonstances atténuantes à cette femme de 51 ans, privée d'affection et d'éducation pendant son enfance, dépressive chronique et souffrant à l'époque d'un cancer.

La parole était à la défense ce jeudi après-midi. Le verdict est attendu en fin de journée.

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