Le pompier volontaire qui purgeait une peine de 20 ans pour avoir abusé plusieurs fillettes est suspecté d'avoir violé la fille de son ex-compagne lors de parloirs familiaux, à la prison de Nîmes. La mère de la victime comparaît également pour complicité.
C’est une affaire particulièrement sordide que les jurés de la cour d’assises du Gard doivent examiner à partir de ce mardi 25 janvier. Un homme, déjà condamné pour plusieurs viols de mineures est accusé d’avoir abusé de la fille de sa compagne pendant sept ans. Les viols auraient eu lieu lors des visites au parloir de la maison d’arrêt de Nîmes et au domicile de la mère de sa victime. Soupçonnée de complicité, la mère de famille sera aussi sur le banc des accusés.
Plusieurs plaintes
En octobre 2018 une jeune fille accompagnée par sa grande sœur se présente au commissariat de Nîmes pour déposer plainte contre Raymond Adam qu’elle accuse de viols et d’agressions sexuelles. En regardant dans leurs archives, les policiers s’aperçoivent qu’une plainte pour les mêmes faits a été déposée trois ans plus tôt par le frère de la jeune fille.
Ma petite sœur est contrainte par ma mère d’aller au parloir. Ma mère envoie à son amant des photos d’elle et de ma sœur un peu sexy. Ma mère lui a dit que si elle n’obéissait pas, elle la mettrait en famille d’accueil.
Le frère de la victimeDevant les policiers
Permis de visite pour un pédophile
La mère de famille dit n’avoir rien su du passé judicaire de son amant, condamné à 20 ans de réclusion pour viols sur mineurs et rencontré six mois avant son incarcération. Quand elle l’apprend, non seulement elle continue à le fréquenter mais elle demande même un permis de visite pour elle et sa fille. Elle la contraint à l’accompagner et à manquer les cours.
On faisait un mot d’absence et maman signait. On écrivait malade ou dentiste et voilà.
L'adolescente
C'est ce qu'a déclaré l’adolescente dans son audition devant les enquêteurs.
Violée pendant sept ans
La fillette sera violée de 7 à 14 ans. Aux enquêteurs, elle dira aussi que son beau-père dormait tous les soirs avec elle. Durant des mois, l’adolescente dit avoir été menacée par cet homme et obligée de se rendre au parloir en jupe et sans sous-vêtements, trois à six fois par mois durant deux ans et demi.
Il attendait que ma mère mette sa tête sur son épaule et qu’elle détourne le regard.
La victime présuméeLors du dépôt de plainte
La jeune fille indiquera aussi aux enquêteurs que sa mère faisait semblant de ne pas voir. Un surveillant donnera l’alerte. "Il était incarcéré pour pédophilie et on avait de gros doutes, c’est pour cela qu’on avait signalé son comportement".
Le rôle de la mère
La mère dit n’avoir rien vu ou pas vu le mal. Incarcérée, elle présente selon l’expert psychiatre qui l’a examinée, "une dangerosité criminologique et ses comportements évoquent une dimension perverse, elle nie tout en se victimisant. Elle a probablement instrumentalisé sa fille pour renforcer son lien avec l’accusé".
L'accusé intervenait dans des collèges
L’accusé était pompier volontaire. Il avait créé l’association française de sauvetage et de secourisme. Il intervenait dans des entreprises et des collèges du Gard. Déjà condamné pour plusieurs viols d’enfants, il nie ceux qui lui sont reprochés par la fille de son ancienne compagne. L'ancien couple partagera le banc des accusés. Lui, sera jugé pour viols et agressions sexuelles sur mineur en récidive, elle pour complicité.