Le Premier ministre et le ministre de l'Agriculture doivent se rendre ce samedi sur des exploitations des trois départements, touchées depuis le début du mois par une vague de froid qui a engendré d'importants dommages.
Deux semaines de froid et des dégâts colossaux liés au gel. Après une réunion parisienne lundi et une visite en Ardèche trois jours plus tôt, c’est du côté de l’Aude, de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales que le gouvernement compte prendre le pouls des viticulteurs et arboriculteurs ce samedi 17 avril.
Le déplacement de Jean Castex et de son ministère de l’Agriculture, Julien Denormandie, débutera à Montagnac. Direction d’abord une parcelle sinistrée puis la cave coopérative héraultaise, qui représente 450 exploitants, soit une production annuelle de 175 000 hectolitres. Ici comme de nombreux départements français, les pertes s’annoncent importantes - "supérieures à 50 % en moyenne" -, même si persiste l’espoir d’une "petite reprise de la végétation".
Ça n’est, de mémoire de viticulteur, jamais arrivé. Il faut remonter à des années comme 1956. On m’a parlé de 1967 également.
Ce vendredi, une aide de la région Occitanie a été votée en commission permanente. D’un montant de cinq millions d’euros, elle doit permettre "d'intervenir en complément des aides d'Etat pour les calamités agricoles et, d'autre part, de contribuer au fonds de solidarité national pour la viticulture".
Aides attendues
De son côté, le gouvernement affirme depuis plusieurs jours travailler sur la mise en place d’un "fonds exceptionnel" destiné à compenser la perte de revenus, et dont le montant reste encore à préciser. Dans les Pyrénées-Orientales, où les cultures d’abricots, de pêches ou encore d’amandes ont notamment souffert, ont dit "attendre beaucoup" de cette aide, d’autant que les procédures pour calamités agricoles se sont enchaînées ces dernières années.
Nos trésoreries sont très exsangues. On n’a plus les moyens de tenir. Repartir sur des prêts, pour certains, ce n’est même plus possible. Ce dont on a besoin, c’est de soulager notre trésorerie, soit maintenant, soit plus tard selon le type de récolte.
Le Premier ministre a également annoncé le déplafonnement du régime d'indemnisation des calamités agricoles, tandis que des mesures de soutien en termes de charges seraient à l’étude. Une solution privilégiée par Jean-Marc Bouvier, qui dit espérer que la visite à venir contribuera à "faire prendre conscience aux pouvoirs publics de la gravité de la situation, à la fois pour cette année mais aussi les conséquences qu’il va y avoir pour les années à venir." Il plaide ainsi pour une "panoplie de mesures d’exonération de charges sociales, de taxe foncière" et assure attendre "un accompagnement sur la durée".
Après l’Hérault, Jean Castex et Julien Denormandie devraient se rendre à Montredon-des-Corbières, dans l’Aude, puis à Estagel (Pyrénées-Orientales), à la rencontre d’un secteur qui attend des avancées. Le gouvernement a déjà indiqué que le calendrier pourrait être différencié selon le type de cultures et l’avancement du bilan des pertes. Une réunion est prévue lundi prochain avec les représentants de la filière - pour faire "avancer" le dossier, a-t-on indiqué dans l'entourage du ministre de l’Agriculture.