Les députés examineront en fin de semaine un projet de loi qui réoriente la politique de la Ville vers les poches de pauvreté. Il concernera les grandes métropoles mais aussi les villes situées au coeur de départements ruraux.
Crée au lendemain des violences urbaines près de Lyon à la fin des années 1970, la politique de la Ville va subir un dépoussiérage important, afin de la rendre plus lisible.
Demain elle concernera des territoirs très marquées par la grande pauvreté, aussi bien des villes que des campagnes.
Une photographie de la pauvreté en France
La "loi de programmation pour la Ville et la Cohésion urbaine" prévoit de tout
remettre à plat en se basant sur un critère unique: le revenu des habitants. Exit
la part de chômeurs, de jeunes, d'immigrés, de HLM ou la présence de grands ensembles.
Sur la base d'une analyse fine du territoire - par carré de 200 m2 - le ministère
de la Ville a dessiné une nouvelle carte de la pauvreté, en retenant les zones
où la moitié de la population dispose moins de 11.250 euros par an (60% du revenu
fiscal médian).
Avec cette carte, il a établi une liste de 1.300 quartiers éligibles à ses crédits,
contre 2.500 actuellement. François Lamy avait promis de la rendre publique en
octobre mais ne le fera finalement qu'après les élections municipales.
Auch pourrait entrer dans le dispositif
300 communes vont sortir du dispositif, dont Biarritz ou Hendaye (Pyrénées-Atlantiques), La Ciotat (Bouches-du-Rhône), Rueil-Malmaison ou Sceaux (Hauts-de-Seine).
Et qu'une centaine vont y entrer, dont une partie située dans des villes de départements à dominante rurale, comme Auch
(Gers), Dax (Landes), Privas (Ardèche) ou Guéret (Creuse).
Le projet de loi prévoit de réunir les différents contrats (urbains, sociaux...) dans un contrat unique, signé au niveau de l'intercommunalité
avec l'ensemble des acteurs (Etat, élus, organismes sociaux...).
Les habitants devraient y jouer un plus grand rôle, le texte de loi prévoyant la création de "conseils citoyens" qui seront associés à tous les organes de pilotage des contrats de ville.
Sauf contre-ordre, un vote solennel est prévu mercredi 27 novembre à l'Assemblée nationale. Le Sénat se prononcera en janvier sur ce texte, débattu en urgence. Le gouvernement souhaite que la loi soit adoptée avant les municipales pour que les nouvelles équipes puissent immédiatement se saisir de ses outils.