Faute de candidat à la mairie de Courties dans le Gers, une délégation spéciale a été installée pour gérer les affaires courantes et tenter de mettre en place une équipe municipale. De nouvelles élections doivent se tenir avant la fin du mois de septembre.
C’est une toute petite commune du Gers située à quelques kilomètres seulement de Marciac. Courties compte une cinquantaine d’habitants. Il n’y a pas vraiment de centre bourg, ce sont quelques maisons disséminées dans la campagne. Pas de café, pas d’école, pas de vie de village. C’est peut-être pour cette raison, pour le manque de lien, que personne n’a eu envie de se présenter comme candidat.
Mais c’est sûrement parce que le travail d’un maire en milieu rural est délicat.
La difficile tâche d'un maire en milieu rural
"Quand on est maire dans le monde rural, on est en première ligne", reconnait la sous préfète de Mirande, Delphine Grail-Dumas."Le maire sortant nous avait indiqué qu’il ne souhaitait pas continuer et il a lui-même essayé de trouver une autre équipe mais finalement il n’y a pas eu de candidat."
Dans un petit village, le maire a beaucoup de responsabilités. Et il n’a pas comme dans les villes, un service public, un directeur général des services. Là, il y a une secrétaire de mairie deux demi-journées par semaine. C’est un métier difficile.
"C’est vrai que le mandat dure 6 ans et peut-être que les gens sont frileux pour s’investir dans ce mandat-là", ajoute la représentante de l’Etat.
Une habitante que nous avons joint par téléphone nous confie que ce sont plutôt les querelles de clocher ici qui découragent tout le monde. "Dans tous les petits villages il y a des histoires qui remontent à la nuit des temps", se désole-t-elle. "Pour l’instant on est dans le flou le plus absolu. J’ai vu qu’il y avait une délégation spéciale qui avait été mise en place. J’ai un dossier de déclaration de travaux à déposer, on va voir".
Quant à trouver une équipe municipale d’ici à fin septembre, elle n’y croit pas. Et elle craint un rattachement à une commune qui pourrait faire augmenter les impôts. Les rumeurs parlent de la commune voisine de Beaumarchés, explique-t-elle mais ils ont un budget déficitaire selon elle.
Quelles solutions ?
Pour la sous préfète de Mirande, la fusion est une solution mais on ne veut pas la privilégier dit-elle."Les élections partielles vont se tenir c’est obligatoire et en l’absence de candidats on mettra à nouveau en place une délégation spéciale."
"Dans un second temps, précise-t-elle, on pourra envisager la création d’une commune nouvelle en fusionnant 2 ou 3 communes."
"La clef de voûte ce sera la secrétaire de mairie car elle connait les habitants. Elle va pouvoir aider les membres de la délégation spéciale. Ils vont avoir un peu de travail cet été pour susciter des vocations."
L’équipe de la délégation spéciale est composée de trois personnes : Frédéric Pitoux (président), Gilles Contessi (vice-président), et Patricia Regnault, secrétaire générale de la sous préfecture de Mirande.
Nous avons été contactés parce que nous figurons sur une liste de commissaires enquêteurs", nous indique Frédéric Pitoux. "Ils s’assurent aussi que l’on n’a pas d’intérêts sur la commune. On est là pour pallier un problème de quelques mois."
Agé de 37 ans, ce producteur de foie gras habite à Séailles à environ 35 à 40 minutes de Courties.
Avec la délégation spéciale, il va gérer les affaires courantes, payer les factures, éventuellement célébrer un mariage s’il faut et aller aux réunions de l’intercommunalité. Il précise : "mais je n’ai pas le pouvoir de voter pour la commune".
Je n’ai pas hésité car il faut avancer, il faut apprendre. Et si personne n’y va ils sont bloqués. Maintenant on va pouvoir essayer de remonter une équipe. On va faire une réunion publique, essayer de motiver les troupes. Cela risque de ne pas être simple mais ce serait mieux qu’ils puissent prendre les décisions eux-mêmes sinon ils seront obligés de fusionner.
Le maire de Courties, Bruno Russo, qui ne s'est pas représenté aux élections municipales de 2020 s'était déjà "dévoué" pour être candidat en 2014. Nous n'avons pas réussi à le joindre à l'heure où nous publions cet article.