Féminicide dans le Gers : deux semaines après, la famille dénonce le laxisme de la justice, qui n’a pas su protéger la victime. Sylvie Sanchez, 58 ans, a été tuée par son ex-compagnon le 3 août dernier à Préchac-sur-Adour (Gers). Aujourd’hui, la famille de la victime dénonce l’inaction de la justice, alors qu’une main courante avait été déposée à la gendarmerie face aux menaces de mort proférées par son bourreau.
Le drame avait suscité une très vive émotion dans le village de Préchac-sur-Adour. Il est peu après 21h30 le jeudi 3 août dernier lorsque des cris sont entendus dans le village. Sylvie Sanchez, 58 ans, tente de fuir son ancien compagnon, qui fonce sur elle en voiture. La victime décède sur place, malgré l’intervention des secours. Le meurtrier a quant à lui réussi à s’échapper, avant de mettre le feu au domicile familial et de tenter de se suicider.
L’homme de 73 ans était dans le viseur des gendarmes depuis le mois de juin 2023, période à laquelle Sylvie Sanchez avait déposé une main courante à la gendarmerie de Marciac face aux nombreuses menaces de mort proférées par son ancien compagnon. L’homme avait été ensuite interné en hôpital psychiatrique, avant de pouvoir en sortir trois semaines plus tard. L’occasion pour les gendarmes de placer le septuagénaire en garde à vue pour les menaces de mort…et de le libérer, sans contrainte.
« Décédée parce que la justice n’a pas pris la mesure de l’urgence »
Aujourd’hui, la famille de la victime dénonce le laxisme de la justice, qui n’a pas su protéger Sylvie Sanchez. Dans un témoignage recueilli par Le Parisien, Alizée, la nièce de la victime, estime que les actes du bourreau de la victime « auraient dû alerter la justice ». Alors que leur relation était devenue difficile depuis plusieurs mois, plusieurs proches de Sylvie Sanchez, qui était notamment élue dans la petite commune de Galiax (Gers), étaient alertés par les menaces répétées de son ancien compagnon.
Lorsque Daniel M. ressort libre de sa garde à vue le 31 juillet, c’est l’incompréhension pour l’entourage de Sylvie Sanchez. « Ma tante est décédée parce que la justice n’a pas pris la mesure de l’urgence », affirme Alizée, qui estime que les appels à l’aide n’ont pas été pris au sérieux.
La famille partie civile
Plus de deux semaines après ce terrible féminicide, la famille et les proches de la victime ont décidé de se constituer partie civile. Le pronostic vital du meurtrier n’est désormais plus engagé. Le septuagénaire reste hospitalisé à l’hôpital Purpan.
Avec Jordan Lasserre (FTV)