Le 23 février, lors d’une battue à Castelnau-d’Auzan, dans le Gers, un chasseur a tiré sur un monospace familial. La balle a fini dans le coffre, sans blesser le conducteur ni ses 3 enfants. Le tireur doit être déféré devant le parquet pour mise en danger de la vie d’autrui.
Sa négligence aurait pu causer un drame. Au cours d’une battue sur la commune de Castelnau-d’Auzan, dans le Gers, un chasseur a tiré sur une voiture roulant sur la D15, dans laquelle se trouvaient un homme de 41 ans et ses 3 enfants. Il aurait tenté d’atteindre un sanglier qui courrait à côté du véhicule, mais la balle est venue se loger dans le coffre du monospace familial, brisant la vitre arrière.
Le chasseur de 68 ans, qui réside dans les Landes et ne présente pas d’antécédents judiciaires, a rapidement été placé en garde à vue. Le test d’alcoolémie auquel il s’est soumis s’est avéré négatif. L’homme doit maintenant être déféré devant le parquet du tribunal de grande instance d’Auch le 28 février, pour mise en danger de la vie d’autrui. "Pour le moment, il nie cette qualification, explique la substitute de la procureure d’Auch, il estime que le bris de la vitre n’est pas lié à son tir."
Une ligne de défense étonnante, puisque plusieurs éléments mettent sérieusement en cause sa responsabilité. Il y a la balle tirée, retrouvée dans le coffre du véhicule, mais aussi une vidéo du drame. "Deux dames qui le suivaient pendant sa chasse se trouvaient derrière lui, et lorsqu’elles ont aperçu le gibier, elles ont filmé pour faire des souvenirs, détaille la substitute, du coup elles ont filmé toute la scène de l’infraction."
"C’est le premier accident de chasse sur cette commune, mais malheureusement pas le premier de la saison sur le département", déplore le Capitaine Heueut, qui commande la compagnie de gendarmerie de Condom. De son côté, le maire de Castelnau-d’Auzan, Philippe Beyries, n’a découvert l’accident que quatre jours plus tard, dans la presse, et il est furieux : "Je suis en colère parce que la société de chasse n’a même pas daigné me prévenir, et surtout parce que c’est scandaleux, inadmissible que la chasse rende la traversée de ma commune dangereuse." Il attend que l’affaire soit réglée et s’il y a lieu que le fautif soit sanctionné, mais quoi qu’il arrive, il ne compte pas laisser passer cet incident : "Je ne tolérerai pas que des chasseurs comme ça continuent de chasser sur ma commune, gronde l’élu, je demanderai au président de la société de chasse qu’il prenne les mesures adaptées."