Au 31 décembre 2021, la seule pharmacie de Miradoux, dans le Gers, fermera ses portes. Le maire de la commune lance un appel pour retrouver un repreneur le plus vite possible.
Dans deux mois, le 31 décembre 2021, la seule pharmacie de Miradoux, dans le Gers, risque de fermer. Et pour l'heure, personne ne s'est manifesté pour prendre la relève.
Le maire de ce petit village de 600 habitants, Jérémy Lagarde, lance un appel à l'aide pour trouver un repreneur le plus vite possible. "Cela fait trois mois qu'on cherche, mais qu'on ne trouve pas", déplore-t-il.
Entre 12 et 30 km pour trouver une autre pharmacie
La pharmacie de Miradoux travaille en "étroite collaboration" avec les médecins, les infirmières libérales et le centre d'action sociale de la commune. "Aujourd'hui, la pharmacie reçoit une cinquantaine de patients par jour", indique Jérémy Lagarde. Pas que de la commune d'ailleurs, mais aussi des villages alentours.
"Si elle ferme, les habitants devront parcourir entre 12 et 30 km pour trouver une autre pharmacie", continue le maire. "Or, pour les personnes âgées, se déplacer peut être très compliqué... Elles auront besoin d'un service d'aide à domicile, ce qui peut devenir coûteux".
Selon les chiffres de l'Insee, datés de 2018, 40 % des habitants de Miradoux ont plus de 60 ans. Cette proportion augmente au fil des ans.
Nous avons peur que ceux qui ne peuvent pas se déplacer dans d'autres pharmacies, ne se soignent tout simplement plus.
Jérémy Lagarde, maire de Miradouxà France 3 Occitanie
Aux grands maux, les grands remèdes. "On essaie de faire appel à tout le monde, à Toulouse, Bordeaux, Paris... Même aux jeunes pharmaciens qui sortent des écoles".
Alors, avant d'écrire au président de la République, Jérémy Lagarde a envoyé une lettre au préfet du Gers. "Il m'a répondu : 'il n'y a pas que vous dans ce cas là'", raconte-t-il. "Si nous sommes plusieurs à manquer de pharmaciens, trouvons une solution tous ensemble, alors".
"Inciter les jeunes pharmaciens à s'installer"
En 2022, le Gers va ouvrir le premier Centre départemental de santé d'Occitanie. Il accueillera des médecins, salariés du département. Ces centres sont avant tout un moyen de lutter contre les déserts médicaux.
Jérémy Lagarde aimerait que le même système soit mis en place pour les pharmaciens. Sinon, il l'avoue de lui-même : pour l'instant, "il n'a aucune autre solution" pour sauver la pharmacie de Miradoux.
"Il faut inciter les jeunes pharmaciens à venir s'installer à la campagne", insiste-t-il. Certes, "Miradoux n'est pas Paris" – l'une des différences majeures réside d'ailleurs dans le prix du mètre carré, qui n'est que de 13 € dans cette commune gersoise.
"Mais, nous avons tout sur place pour vivre correctement. Il faut que les gens viennent, développent les commerces, donnent de la vie".