Suspendu deux ans à cause du Covid, le championnat "du monde" des mangeurs de magret s'est bien tenu à Saramon, dans le Gers. Un événement important pour les éleveurs alors que la filière se mobilise mercredi 18 mai pour défendre l'élevage en plein air en pleine crise de grippe aviaire.
Dans l'assiette placée devant eux, un kilo de magret grillé. Les 13 participants n'ont que 5 minutes pour s'en "gaver" un maximum. Pour corser l'épreuve, les couverts, une fourchette et un couteau, sont en plastique.
Depuis 1982, se tient le " championnat du monde des mangeurs de magret" à Saramon, dans le Gers. En raison du Covid, l'événement n'a pas pu se tenir au cours des deux dernières années.
" Après deux ans de Covid, il faut faire redémarrer toutes ces festivités", s' est réjoui Bernard Lasbats, vainqueur de l'édition 2022. Malgré 30° au thermomètre, le Gersois a réussi à engloutir 930 grammes. Gargantuesque !
A la recherche du magret perdu
"De la préparation, chez moi, il n'y en a pas ! C'est du naturel, j'arrive là en touriste, et on joue le match", a expliqué le sexagénaire, après avoir remporté son onzième titre.
Plus de 800 kg de magrets ont été achetés par les organisateurs pour les deux repas du jour.
"Cela a été très compliqué (de se procurer autant de magrets) cette année avec la grippe aviaire", explique Marjorie Loraschi présidente du comité des fêtes de Saramon.
"On a cherché à plusieurs endroits, on a eu des contrats et les personnes ont été touchées par la grippe aviaire, on en est même arrivé à se dire qu'on allait pas maintenir cette journée", affirme-t-elle.
A l'isolement, les canards cuisent à l'étouffée
L'ensemble de la filière est frappée de plein fouet par cette nouvelle épidémie. Des restrictions sont imposées aux éleveurs, notamment maintenir leurs palmipèdes à l'isolement. Mais pour beaucoup de producteurs, la situation n'est plus tenable en raison des fortes chaleurs de ces derniers jours.
Le secteur demande d'urgence aux institutions l'autorisation de laisser les canards en plein air. Le Mouvement de défense des exploitants familiaux (MODEF) appelle ainsi à la mobilisation dans le Gers, le Vaucluse et en Corrèze, mercredi 18 mai, pour la défense de l'élevage de plein air.