Procès d'activistes climat : amende requise pour avoir tenté d'interrompre le Tour de France dans le Gers

Ce mardi 22 novembre s'est tenu au tribunal correctionnel d'Auch le procès des six membres du collectif écologiste "Dernière rénovation" ayant tenté d'interrompre le Tour de France dans le Gers en juillet 2022. Le jugement a été mis en délibéré au 24 janvier prochain.

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Ils étaient six, militants du collectif écologiste "Dernière rénovation", appelés à comparaître ce mardi 22 novembre 2022 devant le tribunal correctionnel d'Auch, pour "être jugés du chef d'entrave à la circulation des véhicules", selon le procureur de la République Jacques-Edouard Andrault. Cinq d'entre eux se sont rendus à l'audience.

Quelques minutes d'interruption

Les faits reprochés aux six prévenus, quatre hommes et deux femmes, remontent au 22 juillet dernier, lors de la 19 étape du Tour de France, dans le Gers. Tout d'abord, un fumigène avait été allumé par l'un d'entre eux, à environ 150 kms de la ligne d'arrivée, à Lasseube-Propre, "afin de prévenir de leur présence", indique Marie Ollivier, l'une des deux avocates au barreau de Paris en charge du dossier.

Les cinq autres se sont positionnés en chaîne au travers de la route afin d'interrompre la course. Selon Marie Ollivier, la chaîne n'aura tenu que trois minutes "avant que les manifestants ne soient déplacés par les gendarmes."

L'interruption de cette étape du Tour de France aura duré en tout une dizaine de minutes avant que le peloton, parti de Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées) reprenne sa route vers Cahors, ligne d'arrivée ce jour-là. Suite à l'incident, la société organisatrice du Tour de France, ASO, a décidé de porter plainte auprès de la gendarmerie du Gers. Une plainte finalement retirée le 7 septembre dernier, laissant le ministère public poursuivre les militants.

Etat de nécessité

Selon leurs avocates, Jeremy, Edith, Louise et Nicolas, âgés de 20 à 21 ans et Guillaume, 48 ans, expliquent leur geste par "l'état de nécessité", une notion juridique consistant à autoriser une action illégale pour empêcher la réalisation d'un dommage plus grave, dans le cas présent afin de défendre l'environnement. Tous avaient, jusqu'ici, un casier judiciaire vierge.

Les six prévenus comparaissent libres. Pour l'infraction commise, ils encourent une peine de deux ans d'emprisonnement et 4 500 euros d'amende. Les réquisitions se limitent à 500 euros d'amende, dont 300 euros avec sursis. 

Le procès a été mis en délibéré au 24 janvier prochain. C'est la première apparition du collectif devant les tribunaux français, mais pas la dernière, puisque d'autres procès sont prévus : le 5 décembre à Castres et le 9 janvier à Paris. Parmi leurs derniers actes de "résistance civile", le blocage de la circulation sur le périphérique à Toulouse, le 18 novembre dernier.

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