Après la sécheresse de l'année dernière, ce sont les orages qui détruisent aujourd'hui les cultures. Les agriculteurs voient leurs rendements chuter quand d'autres semblent plus résiliant.
Depuis un mois, les orages s'abattent sur la région. Une pluie bienvenue dans un premier temps, mais la violence des précipitations a aussi couché, voir noyé, de nombreuses cultures.
Du blé pourri
Un céréalier abattu. Ses 25 hectares de blé dur ont été couchés par la violence des orages. À Montaut-les-Créneaux dans le Gers, il a plu 180 mm d'eau en un mois et les épis moisissent. "Entre les fortes températures puis les pluies qui reviennent, le blé attrape des maladies", déplore Stéphane Zanchetta, céréalier, vice-président de la FDSEA 32.
Résultats, les épis moisissent et des maladies fongiques appelées "fusarioses" se développent.
Des moisissures qui auront un impact direct sur le revenu de cet agriculteur puisqu'un grain de mauvaise qualité peut diviser le prix de vente par deux, en passant de 300 euros à 150 euros la tonne.
Un épisode pluvieux est encore attendu pour ce week-end, "on a la boule au ventre on en devient malade", souffle le céréalier.
Des légumes récoltés en urgence
Dans certains champs, la terre gorgée d'eau fait dépérir les légumes. À Puycasquier (Gers), l'ail a été récolté à la main et en urgence. "Les queues se plient et l'eau descend dans la tête, explique Christophe Fourcade, agriculteur. On perd totalement la couleur de l'ail violet puisque les premières feuilles restent en terre quand on récolte."
Selon la FDSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) 90 % des cultures du département du Gers auraient été touchées par les récentes intempéries.
Certaines cultures plus résilientes
Pourtant, au sud du département, certains agriculteurs semblent tirer leur épingle du jeu. Laurent Tarieux a choisi de cultiver des variétés anciennes, le Blé rouge de Bordeaux, notamment. "Mon blé est aussi plus espacé que la moyenne, donc il respire mieux et sèche, ce qui évite l'apparition des champignons", décrit-il.
Une culture du blé plus résiliente, avec moins de perte d'exploitation lors des intempéries. En revanche, travailler avec ces variétés anciennes abaisse les rendements par hectare, ils sont divisés par deux en moyenne.