Grippe aviaire dans le Gers : un cinquième foyer détecté, les éleveurs de plus en plus inquiets

C’est le cinquième foyer d’influenza aviaire hautement pathogène détecté depuis le 26 décembre 2022. La grippe aviaire continue sa progression dans le Gers. La présence de ce nouveau foyer vient d'être confirmée ce lundi 9 janvier à l’ouest d’Aignan. L’inquiétude monte, la colère aussi chez les éleveurs : "une troisième fois en trois ans, c’est la mort de nos exploitations qui est en marche".

Le secteur d’Aignan est particulièrement touché par le virus d’influenza aviaire hautement pathogène. Les trois premiers foyers avaient déjà été détectés sur ce territoire de l'ouest du Gers. Le 6 janvier dernier, un autre élevage de canards, situé sur la commune de Couloume-Mondebat au sud d'Aignan a lui aussi été identifié et les volailles ont été abattues. Et ce lundi 9 janvier, les services de l’Etat confirment un cinquième foyer dans un élevage à Fusterourau, également situé à quelques kilomètres d’Aignan.

Un cinquième foyer confirmé

Une suspicion de contamination avait été détectée à Fusteourau, près d’Aignan dans le Gers, la semaine dernière. Suite aux analyses effectuées en laboratoires vendredi dernier, les services de l’Etat confirment ce lundi 9 janvier, la présence sur cette commune d’un nouveau foyer d’influenza aviaire hautement pathogène. Par mesure de prévention, les volailles sont abattues.

Dépeuplement et mesures de prévention

Depuis mercredi 4 janvier, les services de l’Etat, la chambre d’agriculture du Gers et représentants des interprofessions se sont réunis en cellule de crise pour prévenir la propagation de la maladie aux zones de forte production, notamment de l’Astarac et de l’Armagnac.

Il a été acté la mise en œuvre de la mesure exceptionnelle "visant à valoriser en anticipation les canards présents dans la zone des dix kilomètres autour des foyers". Dans ce rayon, les élevages de volailles ont été préventivement abattus.

Par ailleurs, compte tenu de la situation évolutive, explique la préfecture, actuellement les mises en place de canetons et poussins d’un jour sont interdites de façon à éviter de densifier davantage cette zone. Il en est de même de la mise en place de volailles ou palmipèdes démarrés en provenance de zone autre que la zone réglementée supplémentaire et ce, au moins, jusqu’au 18 janvier 2023, date potentiellement révisable en cas d’aggravation de la situation épidémiologique.

Autres suspicions écartées

Selon la préfecture du Gers, dans un élevage sur la commune de Beaumarché, située dans la zone de dépeuplement, les volailles ont été abattues par mesure de prévention. Mais après analyses, le laboratoire national de référence (LNR) de l’Anses, infirme la présence du virus de l’influenza aviaire hautement pathogène.

Dans un autre élevage sur la commune de Castelnau-d'Auzan, la suspicion du virus a également été écartée après analyse et il n’y a pas eu d’abattage, l’élevage étant hors zone de dépeuplement.

 La guerre des chiffres

Lionel Candelon, éleveur touché par l'épidémie de grippe aviaire et porte-parole de l’association "Les Canards En Colère", est vent debout contre la préfecture et la chambre d’agriculture du Gers.

Pour l’éleveur, il n’y a pas 5 mais 6 foyers existants d’influenza aviaire hautement pathogène. "Il s'agit d'un élevage sur la commune d’Armou et Cau, les analyses sont en cours, les tests sont positifs il faut attendre 48 heures avant confirmation de l’Anses. C’est impensable d’attendre aussi longtemps, c’est une perte de temps considérable !", déplore-t-il.

Dans un autre élevage sur la commune de Beaumarché, il y a une suspicion clinique mais il y a déjà eu un dépeuplement préventif effectué depuis mercredi, "première bonne nouvelle de l’année… L’exploitation est maintenue en dépeuplement préventif de la zone des 10 km d’Aignan, mais ne sera pas concerné par le protocole foyer !".

Des éleveurs "au bord du gouffre financier"

L’éleveur reproche aux services de l’Etat de n’avoir pas mis en place depuis 3 ans, la vaccination au sein des élevages. "Troisième fois en trois ans, c’est la mort de nos exploitations qui est en marche. Je suis à deux doigts de déposer le bilan. Mon élevage est sur la commune de Castillan Bebats, situé à 11,5 kilomètres des plus proches foyers d’Aignan, on était au-delà de la zone de surveillance, on aurait pu envoyer nos animaux au gavage" !, s'agace Lionel Candelon.

"Selon la chambre d’agriculture tout va bien, mais on a abattus 100.000 animaux prêts à gaver sur cette zone".

Si on veut sauver les élevages, il faut nous indemniser à la hauteur des pertes, ce qui n’est pas le cas. L’an dernier j’en ai eu pour 10 000 euros de ma poche, cette année ce sera 20 000 euros de dette supplémentaire. De plus les indemnités tardent à arriver, tous les éleveurs qui sont touchés me confient leur désarroi, en larmes, le moral au fond du seau.

Lionel Candelon

"Ça suffit"

Les éleveurs sont à bout et semblent perdre patience. Depuis trois ans, ils tentent de faire face à la crise de la grippe aviaire, mais ils sont nombreux à être excédés par les mesures "inappropriées" prises par les services de l’Etat. Des actions plus musclées pourraient avoir lieu dans les prochains jours. "On nous a mis dans cette situation, on demande a être respecté, ce n’est pas le cas maintenant ça suffit, les actions à venir ne seront ni pacifiques, ni déclarées", précise Lionel Candelon,.

Il existe une suspicion du virus dans un élevage sur la commune d’Armous et Cau, les analyses sont en cours. Le dépeuplement a déjà eu lieu car l’élevage ce situe actuellement en zones de protection et de surveillance.

 

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