Le département du Gers est régulièrement touché par des épisodes orageux. Depuis le mois de mai, les intempéries successives ont placé des dizaines de communes en état de catastrophe naturelle. Le dernier épisode en date ? Un orage de grêle le 17 septembre. Alors pourquoi le département subit-il tant les foudres de la météo ? La réponse se trouve dans sa position géographique.
Parmi les 33 départements placés en vigilance orange aux orages le week-end du 17 septembre, le Gers fut l'un des plus touchés. Des grêlons, parfois de la taille de balles de tennis, se sont abattus en nombre sur les secteurs de Saint-Clar, Saint-Leonard ou Tournecoupe. Les pompiers ont dû effectuer plus d'une quarantaine d'interventions.
Un épisode de plus, dans la série des orages et autres intempéries dont a souffert le Gers cette année. Entre les communes placées en état de catastrophe naturelle, et les récoltes des maraîchers endommagées, la météo fut loin d'être clémente avec les habitants du département.
Sur la trajectoire des vents chauds
Si le Gers semble si exposé, c'est avant tout à cause de sa position géographique. "Le Gers est pile sur la trajectoire des masses d'air chaudes qui remontent du haut plateau espagnol jusqu'au Massif Central, explique Jean-Frédéric Bondet, météorologiste conseil chez Météo France. C'est ce qu'on appelle un flux de sud, et cela favorise le risque d'orages."
Des disparités Est / Ouest
Le Gers se retrouve donc régulièrement dans une trajectoire orageuse, entre Espagne et Massif Central. Mais il connaît également une forte disparité, entre sa partie Ouest, sous influence océanique, et Est, sous influence méditerranéenne.
"Le département n'est pas si loin de la côte Atlantique, rappelle Jean-Frédéric Bondet. Lorsque les vents d'Ouest traversent les Landes, les premiers reliefs auxquels ils se confrontent, ce sont les coteaux du Gers." Résultat, les perturbations en provenance de l'océan Atlantique se font grandement ressentir à l'Ouest du département.
Le contraste entre Gers Ouest et Est se remarque aussi dans les précipitations. De part l'influence des vents océaniques et méditerranéens, le département se scinde en deux. La partie Ouest étant bien plus pluvieuse que la partie Est. "Sur l'Ouest du département, on est en moyenne à 1000 mm de précipitations par an, note le météorologiste. Alors qu'à l'Est, les normales climatiques ne dépassent pas les 700 mm."
Il pleut donc en moyenne 30% de plus dans l'Ouest du département que dans l'Est.
Des orages exceptionnels... qui vont se banaliser
Les orages de grêles, comme ceux qui se sont produits le week-end du 17 septembre, sont d'après l'Observatoire des orages Keraunos tout à fait exceptionnels. "Les cas de grêlons géants (10 cm) sont rarissimes en automne en France. C'est d'ailleurs la première fois que de tels diamètres sont recensés dans notre base de données depuis le début du recensement systématique en 2006", peut-on lire sur leur site Internet.
L'Observatoire précise que de telles chutes ne sont "pas très fréquentes passées la mi-septembre."
Pourtant, ce type de phénomènes pourrait se produire de plus en plus régulièrement. Pour Xavier Bollin, de Météo France, "la chaleur accumulée dans l'air qui est si propice aux orages, va s'accentuer avec le réchauffement climatique. On en aura de plus en plus à l'avenir".