Le barrage de Dions n'est pas mort. 80 gilets jaunes bloquent cet endroit stratégique entre Nîmes et Alès. A Montpellier, ils ont manifesté avec syndicats, associations et certains partis de gauche contre la loi anti-casseurs jugée liberticide. 4 personnes ont été interpellées.
Non, le barrage de Dions n'est pas mort.
C'est le message délivré par les 80 gilets jaunes du Gard qui ont réinvesti le lieu dès 5 heures du matin.
Un endroit stratégique et ô combien symbolique de la lutte
Les manifestants ne bloquent pas la circulation des véhicules. Il s'agit juste de se faire voir.Oui c'est le bastion, c'est énorme on voit beaucoup de choses, dit Joël, gilet jaune
Situé entre Nîmes et Alès, ce "bastion" de Dions a connu bien des péripéties depuis le début du mouvement.Je pense qu'il y avait la fatigue et les gens ils croyaient au grand débat, mais c'est l'enfumage, ajoute Eugénio, gilet jaune
Le feu couve toujours
Le 12 décembre dernier par exemple, les gilets jaunes ont brûlé eux-mêmes leurs baraquements pour protester contre l'évacuation du lieu.Si le feu du mouvement s'est atténué ensuite, les braises n'ont jamais vraiment été éteintes.
Le cabanon qui jouxte le barrage, les gilets jaunes de Dions l'ont construit en hommage à un de leurs camarades décédé de mort naturelle au plus fort du mouvement.
Une construction qui symbolise les liens humains qui se sont créés au fil des mois.
Face à la politique d'Emmanuel Macron, le mouvement des gilets jaunes du Gard veut redéployer ses ailes à l'image de ce barrage de Dions qui tel le phénix renaît de ses cendres.C'est une famille que l'on s'est fait, c'est plus que des amis, conclut Dédé, gilet jaune.
Contre la loi anti-casseurs à Montpellier
A Montpellier, 1600 personnes gilets jaunes, syndicats, associations et partis de gauche confondus défilent dans le centre-ville pour dénoncer la loi anti-casseurs qu'ils considèrent comme une entrave à la liberté de manifester.
Loi liberticide
Pour les syndicats, associations et partis politiques qui ont annoncé ensemble ce mardi, la manifestation commune de samedi 13 avril à Montpellier, cette loi autorise clairement des mesures liberticides et subjectives.Avec une volonté de maintien de l’ordre, n’y a-t-il pas de réelles menaces sur la démocratie ? s'interrogent les associations présentes à la manifestation.
Happening au foulard
Jean-Jacques Gandini de la Ligue des droits de l’homme section de Montpellier a proposé ce samedi un happening pour faire comprendre les dérives de cette loi :"Dès que l’on a le visage couvert même partiellement, on pourra être poursuivi.
Une "convergence des luttes" qui satisfait les gilets jaunes montpelliérains, qui comme Sandra Houée gilets jaunes 34) "se sentent un peu moins seuls ce samedi", pour manifester.Je propose donc que chacun vienne avec un foulard, et que l’on soit tous partiellement couverts pour montrer justement, qu’il y a là une atteinte arbitraire à la liberté de manifester.
Cette part d’appréciation totale accordée au préfet doit être stigmatisée.