Le ministère de l’Agriculture renforce les règles de biosécurité face au risque de grippe aviaire. La Conférence Paysanne estime que la nouvelle réglementation signe la mort de l’élevage en plein air.
La grippe aviaire a littéralement « plumé » les éleveurs de canard, mais également ceux de poules pondeuses et de volailles de chair du Sud-Ouest. Lors du dernier épisode de l’épizootie, en janvier 2021, uniquement dans les Hautes-Pyrénées, 200 professionnels se sont retrouvés sans ressources pendant plusieurs mois.
Le ministère de l’Agriculture et de l'Alimentation a débloqué une enveloppe de près de 90 millions d’euros - dont 40 ont été fléchés vers la filière élevage - afin de compenser les pertes économiques. Mais la filière a traversé une véritable crise, avec un arrêt de la production et des abattages massifs.
Nouveaux cas de grippes aviaires détectés
Pour éviter que le scénario ne se reproduise, les pouvoirs publics viennent de publier des arrêtes renforçant la sécurité sanitaire des élevages . Cette nouvelle réglementation intervient alors qu’un retour de la grippe aviaire est signalé dans l’est de la France tandis que, dans les Landes, des éleveurs ont dû confiner, depuis le 10 septembre dernier, leurs volailles.
#StopAbandon ?du #PleinAir
— Conf' Paysanne (@ConfPaysanne) September 30, 2021
le Ministre @Denormandie dit combattre la maltraitance des animaux domestiques au @Senat et signe deux arrêtés #GrippeAviaire qui imposent la claustration comme seule solution et vont mettre fin au plein air ! #coherence !
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La mort des élévages de plein air
Pour la Confédération Paysanne, le ministre de l’Agriculture s’enferme dans un seule solution : la « claustration ». « Le Gouvernement a beau jurer la main sur le cœur qu’il défend l’élevage plein air, le contenu des arrêtés est sans appel : ils créent un droit de produire pour les industriels et une impossibilité à produire pour les éleveurs et éleveuses plein air ».
Pour endiguer la dernière épizootie, les palmipèdes et les volailles sont restés enfermés dans les bâtiments 9 mois sur 12. Pour la Confédération Paysanne, un tel schéma va devenir la norme. Et cela risque de se traduire par « un plan social chez les éleveurs et éleveuses plein air ».
Une concertation avec les professionnels
De son côté, le ministre de l’Agriculture précise que la nouvelle feuille de route pour faire face au risque de grippe aviaire a été validée, le 8 juillet 2021 par les professionnels, sur la base de recommandations de l’Anses et de l’expertise de l’école vétérinaire de Toulouse.
Parmi les mesures-phares urgentes figurent l’obligation de mise à l’abri des volailles et la suppression des dérogations à la claustration.