Ce que l'on sait de l'homme mis en examen pour "homicide volontaire" dans l'affaire Patricia Bouchon

Un homme d'une trentaine d'année a été mis en examen pour "homicide volontaire " dans l'affaire Patricia Bouchon et placé en détention provisoire. Une expertise psychiatrique a été demandée. Il avait été entendu deux fois par les enquêteurs par le passé.

Quatre ans après le meurtre de la joggeuse Patricia Bouchon en février 2011, à Bouloc près de Toulouse, l'enquête qui a mobilisé des dizaines de gendarmes a fait un bond avec la mise en examen d'un homme d'une trentaine d'année pour "homicide volontaire". Il a été placé en détention provisoire. L'homme qui réside à Bouloc est célibataire. Il n'a jamais été arrêté mais faisait l'objet depuis un an d'une surveillance particulière des enquêteurs. Selon nos informations, il correspond au portrait-robot diffusé en 2013. Le procureur de la République de Toulouse, Pierre-Yves Couilleau, a précisé au cours d'une conférence de presse qu'une expertise psychiatrique a été demandée.

"Ce suspect avait été auditionné une première fois en octobre 2011 dans le cadre des investigations des enquêteurs", a indiqué une source proche du dossier. "Il a ensuite été placé en garde à vue en janvier et, en juin 2014, après avoir été reconnu par plusieurs témoins comme l'homme du portrait-robot diffusé en 2013", a-t-elle ajouté.

Des troubles psychiatriques importants

Cet homme de 34 ans, ancien plaquiste, est connu pour des troubles psychiatriques importants. Il avait demandé un arrêt de travail d'un mois, dix jours après le meurtre, pour suivre des soins psychiatriques à la demande d'un psychiatre qu'il était allé voir sur les conseils d'un ami, a expliqué M. Couilleau.
Il a démissionné après son arrêt de travail et n'a jamais repris son métier. Depuis, il a subi des hospitalisations d'office, des "traitements très lourds". "Il est présenté comme psychotique", a souligné le procureur.
Ce dernier a insisté sur le fait que la mise en examen ne remettait nullement en cause la présomption d'innocence, expliquant qu'il n'y avait pas de trace ADN exploitable dans l'enquête. "Il a toujours nié les faits", a dit le procureur. "Le juge estime qu'il existe des indices graves et concordants, mais en l'état de l'instruction, cela ne justifie pas un renvoi aux assises et constitue encore moins une preuve de culpabilité", selon M. Couilleau.

Cet homme était "à l'époque un oiseau de nuit privé de sommeil". Il était adepte des "paradis artificiels, alcool et toxiques divers", a-t-il dit.

Vidéo : le procureur décrit le suspect, reportage Delphine Gérard, Vincent Albinet


Des indices concordants

Parmi les indices "concordants" relevés par le procureur, figure notamment le fait que le suspect a été reconnu par un témoin sur portrait-robot et qu'il
a toujours nié avoir eu une Clio claire, comme celle signalée, alors que de nombreuses personnes de son entourage l'associent à cette voiture.

Lors de ces précédentes gardes à vue en janvier et juin 2014, les enquêteurs avaient de plus été intrigués par plusieurs déclarations. "J'ai fait mon deuil pour Patricia Bouchon. Je n'y pense plus", avait-il notamment dit, avant d'embrasser la photo de la victime. "Je n'ai aucun remords dans cette affaire. Je la connaissais à peine", avait-il ajouté. Il n'a jamais fourni d'alibi. Des témoins ont par ailleurs indiqué que le suspect était capable d'explosions de violence compatibles avec la violence des coups portés à la victime.

L'homme a été interpellé tôt lundi près de son domicile à Bouloc. Ayant déjà été en garde à vue près de 48 heures depuis janvier 2014, le suspect a été déféré au parquet, puis mis en examen par le juge d'instruction pour "homicide volontaire". Il a été placé en détention provisoire. Il n'a pas fait d'aveu.

Vidéo :  l'Affaire Patricia Bouchon, rappel des faits par Eric Coorevits


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