Les salariés d'Alcatel-Lucent dont le site doit fermer dénoncent des mesures d'accompagnement insuffisantes dans le cadre du plan social Shift. La direction affirme ne pas avoir les moyens de faire plus. inacceptable pour les employés.
Distribution de tracts et défilé pour les salariés d'Alcatel-Lucent qui ont intérêt à s'armer d'une bonne dose de courage et d'un parapluie ce matin à Colomiers. Ils dénoncent des mesures d'accompagnements insuffisantes pour aider les salariés menacés par le plan social Shift annoncé en novembre 2013.
Selon Gilles Rouyer, délégué syndical CFDT, une soixantaine de salariés ont participé au mouvement, soit les deux tiers des effectifs employés sur le site par l'équipementier en télécommunications. Ils ont distribué 1.500 tracts dans la zone du parc aéronautique de Colomiers, où sont implantées de nombreuses entreprises, dont des établissements d'Airbus Group (ex-EADS).
Le site de Colomiers doit fermer en novembre 2014, selon la CFDT: 70 postes doivent être transférés à Nozay, en Région parisienne, six à Lannion dans les Côtes-d'Armor et 24 postes doivent être supprimés. Les salariés refusent dans leur très grande majorité d'être mutés, dit la CFDT. Ils jugent "ridicules" les 10.000 euros d'indemnités de licenciement proposés par la direction. Ils réclament aussi une "prime de préjudice" de 25.000 euros pour tous ceux qui refusent leur mutation. Ils accusent l'entreprise de tenter de les transférer dans des sociétés de services informatiques (SSII) locales afin d'éviter de financer le plan social, sans aucune garantie quant à la pérennité de leur nouvel emploi.
La fermeture du site toulousain prévoit la suppression de 28 postes et le transfert de 77 autres en Bretagne et en Ile de France, essentiellement des ingénieurs travaillant dans la cyber-sécurité. Le géant Alcatel-Lucent (72.000 salariés dans le monde) a annoncé début octobre son intention de supprimer 10.000 emplois dont 900 en France et de fermer deux sites dans l'hexagone, à Rennes et à Colomiers.