Une trentaine de petits commerçants de Haute-Garonne ont manifesté dimanche matin aux abords d'un supermarché de Martres-Tolosane contre l'ouverture le dimanche dans ce département de ces moyennes surfaces alimentaires.
Les manifestants ont distribué des tracts pendant deux heures aux automobilistes de cette commune du sud du département sans pouvoir s'approcher du commerce protégé par une quinzaine de gendarmes. Ils se sont dispersés sans incident à la mi-journée.
A l'appel d'une association "Articom 31", les manifestants visaient particulièrement cette enseigne Super U car c'est son directeur, Gregory Vouters, par ailleurs président régional du syndicat de la grande distribution FCD (fédération des entreprises du commerce et de la distribution), qui a obtenu en justice la possibilité pour les magasins alimentaires de plus de 400 m2 de surface d'ouvrir le dimanche.
La FCD s'insurge depuis des années contre l'accord passé en Haute-Garonne par le Medef, les organisations syndicales de salariés et entériné par arrêté préfectoral, pour limiter les ouvertures de magasins le dimanche.
La FCD a ainsi fait casser une première fois en 2012 l'arrêté préfectoral par le tribunal administratif. Un nouvel arrêté similaire pris à l'été 2013 a été attaqué en référé et a été suspendu en novembre 2013, en attendant une décision sur le fond dans les prochains mois.
De nombreux supermarchés, mais pas les hypermarchés, se sont engouffrés dans la brèche, suscitant la colère des épiciers de proximité.
"Si la situation perdure, c'est la fin de mon épicerie, en 2010 je faisais un chiffre d'affaires de 1000 à 1500 euros le dimanche, depuis que le Super U a ouvert le dimanche je suis tombé à 300 euros", déclarait dimanche matin un des manifestants,
Philippe Dauberte, épicier à Boussens, à 4 km de Martres-Tolosane . "Demain on va tous mettre la clé sous la porte, si on laisse les supermarchés ouverts c'est la mort de tous les centre-villes" souligne de son côté, Jonathan Potier, animateur d'Articom 31, qui tient une épicerie en banlieue toulousaine. "Il y a un an, j'avais face à moi un supermarché ouvert le dimanche dans un rayon de 10 km, aujourd'hui j'en ai 11", assure-t-il.
"J'entends leur revendication mais j'entends aussi les consommateurs qui plébiscitent le dimanche, cela représente entre 8 et 10% du chiffre d'affaires, c'est une nécessité" leur répond M. Vouters, confiant dans la décision finale du tribunal administratif.