L'équipementier aéronautique Latécoère annonce qu'il allait ouvrir des discussions avec ses créanciers afin de revoir son financement de long terme et a sollicité la désignation d'un mandataire ad hoc à cette fin. En dépit d'un carnet de commande rempli, la dette de l'entreprise est importante.
La dette de Latécoère s'établissait à 319,6 millions d'euros à la fin du premier semestre 2014, pour 130,6 millions de capitaux propres. Le groupe, qui se débat avec sa dette en dépit d'un carnet de commandes important, précise qu'il espérait "finaliser ces négociations avant l'arrêté et la publication de ses résultats annuels 2014".
"En réponse à des informations parues récemment dans la presse (...) Latécoère confirme être sur le point d'engager des discussions avec ses prêteurs afin de se doter d'une structure de financement de long terme à même de soutenir son développement et permettre son adéquation avec la nature long-terme de ses activités", indique le groupe dans un communiqué.
"Comme cela est usuel dans ce type de négociations, (Latécoère) a sollicité la désignation d'un mandataire ad hoc pour l'assister dans la conduite
de ces discussions", poursuit-il. Le groupe avait déjà indiqué lors de la présentation de ses résultats début septembre qu'il avait été "convenu avec le pool bancaire de programmer les discussions sur le réaménagement de sa structure financière sur le second semestre".
Les Echos ont affirmé lundi que l'équipementier pourrait passer sous le contrôle d'un grand fonds d'investissement à la faveur de la renégociation de sa dette. Selon le journal, des discussions préparatoires ont déjà commencé, sous l'égide du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), et un mandataire ad hoc, Laurent Le Guernevé, a été nommé par le groupe pour "faciliter les négociations" avec les banques créancières. Toujours selon les Echos, les rumeurs sur la dette et le contrôle de la société ont fait chuter le titre Latécoère à la bourse.
Une source proche du dossier a confirmé que "deux gros fonds ont pris une grosse part de la dette" de l'équipementier, les fonds américain d'investissements Apollo et Monarch. Selon elle, le fonds Apollo "a des ambitions industrielles" pour l'équipementier et la solution pourrait passer par une conversion de la dette en participation au capital ou une augmentation de capital, qui devra in fine être validée en assemblée générale.
Le groupe dispose d'un important carnet de commandes, de 2,61 milliards d'euros au 30 juin, soit quatre années de chiffre d'affaires.