Le court-métrage de fiction Guadalquivir, réalisé par le lycée du bois de Luchon, sera diffusé samedi 4 octobre à 15h20 sur l'antenne de France 3 Midi-Pyrénées. L'aboutissement d'un ambitieux projet pédagogique mené sur deux années, avec le concours de professionnels du cinéma.
C'est un projet qui, au départ, nous avait semblé un peu fou. Pas irréalisable, mais très ambitieux, très exigeant...
L'histoire est née en 2012. Régis Solivérès, professeur au lycée professionnel des métiers du bois de Luchon, a l'idée de faire un film, avec sa classe de 3ème découverte professionnelle. Mais pas n'importe quel film. Un court-métrage de fiction, adapté d'un roman pour adolescent, et tourné par des professionnels du cinéma avec les élèves.
Il persuade le proviseur du lycée, un réalisateur de la région, François Chaillou et l'aventure démarre à la rentrée de septembre 2012.
La première année, la classe planche sur le scénario. Sous la houlette du cinéaste, elle adapte Guadaquivir, le roman de Stéphane Servant qui raconte le road-movie d'un adolescent tenté par la mouvance skinhead et de sa grand-mère malade d'Alzheimer. le tout servant de support à des cours de français et d'histoire, puisque l'intrigue se passe dans les années 80 mais évoque fortement la guerre d'Espagne.
L'année scolaire suivante, une nouvelle classe de 3ème découverte professionnelle reprend le flambeau. On rentre alors dans la partie concrète du projet.
Les décors du film sont réalisés au lycée du bois, avec toutes les sections. Des financements sont recherchés, des comédiens aussi... Valentin Becker, un élève de la classe, décroche le premier rôle.
En avril 2014, le tournage a débuté à Luchon. Chaque élève a un rôle bien précis, derrière un professionnel du cinéma. Ils découvrent les métiers, les pratiques du 7ème art, sa magie, ses contraintes. Puis c'est le départ pour l'Espagne, puisque le périple des deux héros les emmène au bord du fleuve Guadalquivir. Une expérience exceptionnelle pour des jeunes parfois en décrochage scolaire et qui ont bénéficié d'un tremplin inédit pour le brevet des collèges...
Le film, qui dure une trentaine de minutes, sera projeté samedi 4 octobre à 15h20 sur l'antenne de France 3 Midi-Pyrénées. Il sera suivi d'un débat animé par Marie-Sophie Lacarrau qui aura à ses côtés quelques "acteurs" du projet. Salué par le Rectorat de Toulouse, Guadalquivir deviendra certainement un outil pédagogique pour le réseau éducatif.
La rédaction de France 3 Midi-Pyrénées a par ailleurs suivi les étapes-clés de cette réalisation, un feuilleton diffusé du 29 septembre au 3 octobre et dont voici les épisodes.
1 - L'écriture du scénario
Mai 2013 : les élèves de la 3ème découverte professionnelle peaufinent les derniers détails du scénario avec le réalisateur François Chaillou...
2 - La construction des décors et la recherche de financements
14 février 2014 : l'équipe du film a décidé de construire les décors au lycée. Il s'agit de reconstituer l'intérieur d'un wagon. Pendant ce temps, les élèves continuent de chercher des financements pour boucler le budget du film soit 100 000 euros.
3 - Le tournage à Luchon
24 avril 2014 : le tournage a commencé ! Le wagon construit par les élèves du lycée du bois a pris place dans le pavillon normand de Luchon. Moteur...
4 - Le tournage en Espagne
29 avril 2014 : l'équipe a franchi les Pyrénées pour tourner la seconde partie de Guadalquivir. Le planning est chargé mais chacun est à son poste.
5 - Le montage et la première projection publique du film
Mai 2014 : dans la foulée, le réalisateur François Chaillou commence le montage du film, au lycée toujours. Le 5 septembre, c'est le grand soir de la première. L'aventure est (presque) finie...
L'histoire
Nous sommes en 1985, Croco, 17 ans, vient de réussir son épreuve d’entrée dans « la Meute », groupuscule néo-nazi, quand Pépita, sa grand-mère, atteinte de la maladie d'Alzheimer, l’entraîne dans un périple vers le Guadalquivir.Tous deux font la rencontre de Kenza et son père, clandestins marocains. Hostile dans un premier temps, Croco va peu à peu renouer avec des valeurs humanistes que sa grand-mère, sans en avoir l’air, lui transmet en guise d’héritage.
