C'est un projet ambitieux que mène aujourd'hui le lycée professionnel du bois de Luchon. Sur deux années scolaires, une classe de 3ème "découverte professionnelle" va réaliser de A à Z un court-métrage de fiction. Tout l'établissement est impliqué, sous la houlette de professionnels du cinéma...
Difficile d'imaginer qu'un vrai projet de cinéma puisse voir le jour dans un établissement scolaire... Et pourtant, dans quelques mois, un court-métrage de fiction d'environ 26 minutes sortira des murs du lycée professionnel du bois de Luchon, en Haute-Garonne.
Sur deux années scolaires, la classe de 3ème dite de "découverte professionnelle", sous la houlette de professionnels du cinéma et de la télévision, adapte le roman pour adolescents de Stéphane Servant, Guadalquivir. Tout a commencé en septembre 2012, avec la lecture de l'ouvrage, son analyse puis son adaptation avec le réalisateur du film, François Chaillou. En septembre 2013, une nouvelle classe de 3ème a pris le relais et s'est appropriée l'histoire.
Actuellement, les élèves (tous des garçons, cette année) en sont à la recherche de financement, de costumes et d'accessoires mais également au casting. De leur côté, les élèves de CAP se sont attelés à la construction des décors, dans les ateliers du lycée, là encore sous la direction d'un autre professionnel du cinéma, chef décorateur.
Au mois d'avril puis au mois de mai, les élèves partiront en tournage (une partie aura lieu en Haute-Garonne, l'autre en Espagne où se déroule l'intrigue). Sur place, chaque jeune aura la fonction d'un technicien, du son au décor, en passant par la réalisation d'un making-off. Certains anciens élèves de la 3ème découverte professionnelle, qui ont initié le projet, seront de l'aventure...
Si tout se passe bien, et après l'étape du montage qui se fera au sein même du lycée avec un monteur professionnel, le film devrait être prêt peu avant l'été.
Tout l'établissement bruisse autour de ce projet, soutenu par le festival des créations télévisuelles de Luchon mais surtout porté par une équipe pédagogique archi-motivée.
Le budget, de 100 000 euros, est assumé à 70% par l'établissement scolaire. Manquent 30% que les élèves recherchent actuellement, avec l'aide d'un producteur.
Finalement, de l'écriture du scénario aux lettres de demandes de subvention, les élèves "font du Français sans le savoir", de l'aveu de l'un d'eux. Une aventure culturelle mais aussi un magnifique projet pédagogique qui manifestement porte ses fruits puisque l'an passé, la classe de 3ème "découverte professionnelle" a décroché le brevet... à 100% !
Pour boucler son budget, le lycée du bois et toute l'équipe qui gravite autour du projet Guadalquivir lance un appel aux dons sur un site participatif.