Haute-Garonne : les agents territoriaux de l'agglomération de Muret dénoncent "c'est un passage en force de la réforme"

Depuis 13 jours, les agents de l'agglomération du Muretain sont en grève. Mercredi, 34 d'entre eux ont bloqué le quai de transport de Muret, la déchetterie et le dépôt de Roques-sur-Garonne. Ils contestent toujours l'application de la loi de transformation de la fonction publique.

A Muret, près de Toulouse, les ordures et les poubelles s'entassent sur le trottoir, au grand regret des habitants de la commune : "c’est écoeurant, les odeurs et ça déborde de partout. Je dois mettre mes déchets dans des brouettes qui sont pleines à craquer, j'espère que cela va vite repartir.", confie l'un d'entre eux.
D'autres habitants sont plutôt compréhensifs et sensibles aux revendications des éboueurs : "s’ils sont en grève, ce n’est pas pour rien, je comprends leurs revendications mais cela commence à être gênant." "ça commence à faire un peu long. Les rues commencent à être encombrées mais leurs revendications sont honorables, il faut que ça se rétablisse vite", ajoute un Muretain.

Depuis 13 jours, la collecte des déchets ne s'effectue plus dans les communes de la communauté d'agglomération du Muretain. A l'appel de la CGT, 34 agents étaient en grève et bloquaient mercredi matin le quai de transport de Muret, la déchetterie et le dépôt de Roques-sur-Garonne. En cause : l'application de la loi de la transformation de la fonction publique.

Les poubelles débordent. Pour nous les commerçants et les villageois, cela commence à être pénible.

Un habitant de Muret.

"Un passage en force" 

La loi "transformation de la fonction publique" votée en 2019 prévoit l'instauration de 1.607 heures de travail annuels dans la fonction publique, contre 1.590 heures auparavant. Une réforme qui ne satisfait pas les grévistes : "aujourd'hui, le mouvement s'amplifie au vu de l'absence de réponse de l'autorité territoriale, notamment du président du Muretain agglo. Nous ne sommes pas contre l'application des 1.607 heures mais c'est la façon dont la collectivité s'est emparée de la mesure. Pour nous, c'est un passage en force. Il n'y a pas eu de dialogue avec les syndicats", explique Emmanuel Baldy, secrétaire général du syndicat CGT du muretin agglomération.

D'après les syndicats, les agents perdraient avec la mise en place de cette réforme de nombreux congés par an : "aujourd’hui, on veut conserver nos acquis sociaux, soit nos 38 jours de congés. Le président de l'agglomération muretaine veut nous faire passer de 38 jours de congés à 25 jours, soit une perte de 13 jours de congés qui deviennent des RTT. Pour avoir ce même nombre de congés, on va devoir plus travailler pour un salaire constant."

Une analyse que partage également Marie-Pierre Ambrosini, agent d’entretien à Muret : "on ne veut pas travailler plus, car nos métiers sont déjà très fatigant. Notre maire et notre président d'agglomération ne nous écoutent pas. Tout cela est très injuste. Nous allons maintenir encore la pression.".

La mise en place de la loi de la transformation de la fonction publique dans l'agglomération muretaine est totalement anti démocratique et anti syndical. 

Emmanuel Baldy, secrétaire général du syndicat CGT du muretin agglomération.

La réforme votée en conseil communutaire à l'unanimité

Mardi soir, le conseil communautaire de l'agglomération de Muret a voté à l'unanimité la réforme de la loi de la transformation de la fonction publique.

J’espère comme à Toulouse, que le mouvement sera arrêté. Je leur donne rendez-vous à la rentrée pour discuter de cette question. 

André Mandement, président de la communauté d'agglomération du Muretain.

Pour André Mandement, président de la communauté d'agglomération du Muretain, "il n'y pas eu de passage en force de la loi. Les responsables syndicaux du muretain ont tenté de compromettre la tenue du conseil communautaire, ce qui n’est pas légal. Le vote a été sans appel (55 votants pour, 0 contre)." Il assure que les agents ne perdront aucun congé payé : "Aujourd’hui, les agents ont 51 jours de repos par an. Au 1er janvier 2022, ils auront toujours 51 jours de congés par an. Mais, on ne peut pas aller au-delà de 25 jours de congés pour 1.607h.".

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