Le collectif des faucheurs volontaires ont coupé des pieds de maïs OGM MON810 en région toulousaine. Ce maïs transgénique est illégal en France depuis le 14 mars mais les producteurs ont déposé une demande de référé-suspensif auprès du conseil d'Etat qui rendra son délibéré la semaine prochaine.
Ce vendredi matin, le collectif des faucheurs volontaires a mené une opération sur des parcelles de maïs OGM de la région toulousaine à Saubens. Ils ont remplacé des pieds de maïs MON810 par des semences non-OGM et biologiques. Une opération menée avec Greenpeace, la confédération paysanne et en présence de José Bové. La gendarmerie est sur place.
Selon les faucheurs volontaires, une centaine sur place, au moins deux parcelles de 11 hectares chacune sont ensemensées en MON810 dans la région Midi-Pyrénées, celle de Saubens et une autre dans le Tarn-et-Garonne. Après avoir déployé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: "OGM, Contamination en cours" ou "Un champ de trouvé, dix de cachés ? ", les militants ont procédé à l'arrachage de plans encore jeunes pour les remplacer par des graines de maïs bio.
"On intervient pour mettre en avant le fait que des agriculteurs, malgré la politique gouvernementale et malgré le fait que 80% des Français ne veulent pas du maïs transgénique, sèment quand même des OGM pour passer en force", a expliqué un faucheur volontaire, Dominique Masset. Selon les militants, la parcelle avait été plantée à la hâte et "en présence d'un huissier", quelques jours avant la parution au journal officiel le 15 mars d'un nouvel arrêté d'interdiction de la culture de MON 810 par le ministère de l'Agriculture.
Pour l'Association des producteurs de maïs (AGPM) en revanche, ces "quelques hectares" ont été semés "en toute légalité et dans le respect des règles en vigueur avant l'arrêté ministériel d'interdiction du 14 mars". Les planteurs condamnent les "délinquants faucheurs dont des élus de la République" qui ont agi "au mépris du droit". Pour elle ces actes relèvent de "la voyoucratie" en bande organisée et sont "la conséquence d'une gestion politique déplorable de ce dossier conjuguée à un silence laxiste des pouvoirs publics et à l'absence de réelles condamnations pénales et financières" des faucheur
Depuis le 14 mars dernier, le maïs MON810 est interdit de culture et de commercialisation en France. Une requête en référé suspension a été déposée au conseil d'Etat notamment par l'AGPM. Le délibéré sera connu la semaine prochaine. Mais les faucheurs font déjà valoir que, quelle que soit cette décision du Conseil d'Etat, la grande majorité de la population française est opposée à la culture de maïs OGM. L'Assemblée nationale a d'ailleurs adopté mi-avril une proposition de loi interdisant la culture de maïs transgénique sur le sol français, qui doit encore être adoptée définitivement.