Le festival de créations audiovisuelles de Luchon a débuté ce mercredi. Pour moi, c'est une première. Et pour le moment, Luchon s'avère briller par sa simplicité. Récit.
Je ne vais pas vous mentir, jusqu'à récemment, je faisais partie des personnes qui, d'une part, n'avait jamais mis les pieds à Luchon, et d'autre part ignorait (quasiment) tout du festival de création audiovisuelle. Alors autant dire que quand on m'a dit "Luchon, cinq jours, pour le festival, ça te dit ?", cela a résonné comme un air d'exploration et de découverte dans un monde inconnu, le milieu hostile en moins.
Je vous passe les détails techniques de calage et d'installation inhérents à ce genre d'opération professionnelle. Me voici débarquant à Luchon, arborant mon accréditation autour du cou comme un trophée de guerre. La météo étant pour le moment de la partie, tout s'annonce sous les meilleurs jours.
Que retenir donc de ce début de festival ?
- Le premier jour il y a deux catégorie de personnes : les habitués qui passent leur temps à se faire la bise plus ou moins bruyamment pour manifester leur joie de se retrouver, et les bizus, facilement reconnaissables à leur isolement voire à leur air un peu perdu. Appartenant à la seconde, j'ai vite appris repéré les lieux, fort heureusement très regroupés pour pouvoir afficher une aisance toute neuve et faire disparaître mon plan de Luchon qui me colle l'étiquette de novice.
- A Luchon, tout est très accessible. Géographiquement puisque tout se fait à pied. Humainement, les choses sont étonnamment simples. Parler à Serge Moati ? Vous aller forcément le croiser dans la journée et il suffira de l'aborder tout simplement pour qu'il vous réponde. Recueillir trois mots de Fanny Cottençon ? Pareil, membre du jury, elle se mêle tout simplement à la foule pour partager un café ou un verre (quand elle n'est pas en train de visionner un téléfilm ou de débattre avec les autres membres du jury bien entendu). Les bénévoles ? Ils sont partout, facilement repérables à leurs gilets rouges et toujours disponibles.
- Pas de dérogation au défilé des discours inauguraux : et oui, à Luchon aussi, pour l'ouverture, il faut assister à la litanie des speechs officiels : président du festival, directrice du festival, régions, département, mairie, Etat. Tous ont l'intelligence de faire court et simple. Mais malgré tout, on trouve toujours ça trop long. Oui mais... c'est tout de même la première fois de ma vie que je vois et j'entends un sous-préfet arriver en tête du box-office à l'applaudimètre. Et oui, le sous-préfet de Saint-Gaudens est un personnage hors du commun. Et malgré un parcours tout ce qu'il y a de plus sérieux, il a régalé l'assistance d'un étonnant numéro, jubilatoire. Au point que pendant un moment, je me suis demandée s'il ne s'agissait pas d'un comédien... Il paraît que c'est ça aussi Luchon, un sous-préfet qui s'amuse en public et déclenche l'hilarité de la salle.
- Un jury sans smoking et robe de soirée : ici, c'est tenue décontractée pour tous. On n'est pas à Cannes, même si on a gardé les tapis rouges. Par contre, je ne pourrai pas vous dire comment était habillé Patrick Poivre d'Arvor, pourtant président du jury. Retenu à Paris pour son émission sur radio classique, il a cumulé là-dessus, paraît-il, des soucis de transports et était absent.
Mais Luchon, c'est surtout une programmation riche et variée : téléfilms, série, animations, programmes courts, pilotes, webfiction, transmédia. Et passé les premières impressions, les choses sérieuses commencent. Le marathon télévisuel de Luchon 2014 a bel et bien démarré.