Plus d'une centaine de balcons ont été condamnés, dans un immeuble de Muret (Haute-Garonne), car ils menacent de s'effondrer. Alors que la chaleur estivale s'installe, les locataires du bâtiment vieux de 10 ans s'inquiètent.
Autour des immeubles de cette résidence de Muret (Haute-Garonne), des employés s'activent depuis lundi 24 juin 2024. En urgence, ils interviennent pour soutenir les loggias qui menacent de s'effondrer. Les travaux de préservation vont durer trois mois, dans cet ensemble immobilier achevé... en 2012. 10 ans plus tard, certains balcons donnent d'inquiétants signes de fragilité.
Promologis, le bailleur social a qui appartient les logements, a décidé d'interdire aux habitants d'accéder à leurs balcons, dès la fin du mois de mai 2024. "On nous les a complètement condamnés avec un verrou, un cadenas, et c'est Promologis qui a la clé aujourd'hui", témoigne Mercedes Rouaix, une résidente.
Des locataires privés de balcon
136 balcons sont concernés, et le quotidien des locataires est bouleversé par cette privation d'ouverture sur l'extérieur. En plein mois de juin, quelques jours après le début de l'été, ils sont déjà incommodés par la chaleur. Yuria Joaofrancisco, résidente, le rappelle : "Comme le balcon est fermé on ne peut pas sortir et, surtout, l'air ne rentre pas dans l'appartement."
Fatma Debord, mère d'une locataire, assure que dans l'immeuble, "il y a des personnes âgées, malades ou en situation de handicap" et que cette situation les "pousse à la dépression". En colère, elle demande : "Comment feront-ils pendant la canicule ?"
Un premier balcon démonté
Promologis justifie ces mesures par le principe de précaution. L'alerte a été donnée au mois de novembre 2023, un balcon, situé au 4ème étage du bâtiment avait alors été démonté. Depuis, des investigations sont en cours pour déterminer les causes et l'ampleur des dégâts. "On a réalisé deux expertises, la semaine dernière, dont on attend les résultats, explique Pierre Clergue, directeur clients, patrimoine et vente à Promologis. Nous pourrons bientôt déterminer s'il y a une généralisation du problème qui, jusqu'à présent, n'a été constaté que sur un seul balcon".
En attendant, le bailleur social va distribuer des ventilateurs aux habitants et étudie la possibilité d'entrebâiller les baies vitrées pour un peu plus de fraîcheur. Ironie du sort, la résidence avait reçu, en 2013, le prix d'architecture Midi-Pyrénées, pour la qualité du projet urbain et paysager.