40 jeunes migrants isolés sans logement à Toulouse : situation inacceptable pour les associations

Ils étaient plus d'une soixantaine rassemblés ce mercredi 12 octobre, devant le conseil départemental de la Haute-Garonne. Selon les membres du collectif Autonomie, depuis l’évacuation le 20 septembre dernier des allées Jules Guesde, 40 nouveaux jeunes mineurs isolés étrangers se retrouvent à la rue.

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Quarante jeunes mineurs isolés étrangers seraient à nouveau sans logement à Toulouse. La situation inquiète les militants des associations. "Nous avions alerté les autorités sur la situation. Depuis le relogement, d'autres jeunes ont été mis à la rue par le DDAEOMI 31", explique Jennifer Gruman, de l'association Tec31 et membre du collectif Autonomie.

Leur offrir "un logement collectif"

Un logement collectif pour ces jeunes mineurs isolés étrangers, c’est le souhait du collectif Autonomie et des associations mobilisés encore aujourd’hui. "Les logements individuels ne correspondent pas à la situation. Quand un jeune est pris en charge, son logement n'est plus disponible alors qu'un lieu commun comme celui des Tourelles, permettrait d'accueillir un autre jeune, le temps que sa situation se stabilise. Du coup ces jeunes se retrouvent à la rue, certains doivent être scolarisés et ils dorment dehors !", rajoute Jennifer Gruman.

"Des solutions doivent être trouvées et vite !", rappelle le collectif dans un communiqué de presse. Dénonçant à nouveau le manque de mobilisation et de solutions proposées aux jeunes migrants isolés étrangers, autant par les services de l’État que par la mairie de Toulouse et le Conseil départemental de la Haute-Garonne. Des membres actifs et solidaires qui appellent au rassemblement ce mercredi 12 octobre devant le Conseil départemental de la Haute-Garonne.

"Une quarantaine de jeunes se retrouvent encore sans logement. Car entre ceux qui n’étaient pas présents sur le camp, ceux dont la démarche n’est pas aboutie et ceux qui ressortent du Dispositif d’Accueil du Conseil Départemental (DDAEOMI 31) et n’ayant pas été reconnus mineurs, des solutions doivent être trouvées, et vite" !

 

10 jeunes sortis du dispositif par semaine 

Expulsés de l’EHPAD municipal des Tourelles, une centaine de jeunes migrants ont campé durant deux semaines sur les allées Jules Guesde, devant le tribunal de justice de Toulouse. Le 20 septembre dernier, la préfecture de Haute-Garonne avait proposé des solutions de relogements individuels. Les personnes jugées mineures devaient alors être prises en charge par le conseil départemental via le dispositif d’Accueil du Conseil Départemental de la Haute-Garonne(DDAEOMI) et les personnes considérées comme majeures pouvaient bénéficier d’un hébergement temporaire, dans l’attente d’une décision de justice.

Le préfet de Haute-Garonne, Etienne Guyot avait alors affirmé une "volonté absolue de sortir de cette situation".

Mais pour les militants, "tous les jeunes n’ont pas été relogés, loin de là". Le collectif dénonce aussi les mauvaises conditions d’accueil lorsque ces jeunes bénéficient d’un hébergement : "pas de lieu collectif, des hôtels parfois loin de Toulouse, qui rendent les démarches administratives difficiles… ".

Pour ces militants le combat continue jusqu’à ce qu’une présomption de minorité soit effective et qu’un dispositif de prise en charge durant leurs recours soit créé.  

Selon les membres d'Autonomie, ces jeunes étaient moins de dix sans logement au 20 septembre, ils seraient plus de quarante aujourd’hui. "En moyenne, 10 jeunes par semaine sortent du DDAEOMI, ce chiffre n’est donc pas près de baisser", s'alarme Jennifer. 

C'est une catastrophe, rajoute la militante, la préfecture veut se débarrasser d'un campement mais ne met pas de véritables solutions face à ce problème." 

Jennifer Gruman déplore l'absence d'avancée avec le conseil départemental de la Haute-Garonne. "On a des jeunes filles à la rue, ils n'en ont rien à faire!" 

"Ne rien lâcher"

"Ces jeunes ont toujours besoin d’un hébergement, d’un suivi juridique, de scolarité, de santé… On ne va rien lâcher, pour tous ceux qui sont hébergés mais pas suivis, et pour tous les nouveaux qui seront mis à la rue par le DDAEOMI".

Une délégation reçue par les services du conseil départemental

Trois représentants du collectif ainsi que 3 jeunes ont été reçus par la directrice générale de l’Action sociale et la directrice du service Enfance et Famille. Dans un communiqué le conseil départemental rappelle :

"Depuis l’évacuation par les services de l’Etat, à la demande de Toulouse Métropole, de l’EPHAD des Tourelles puis l’évacuation des Allées Jules Guesdes, les services du Conseil départemental sont pleinement mobilisés pour prendre en charge les jeunes ayant reçu une notification de minorité, et qui relèvent de l’Aide sociale à l’enfance".

Rappel des compétences

Le Conseil départemental précise que ce n'est pas lui qui ' décide de la minorité ou de la majorité d’un jeune migrant mais la justice. Les services du Département mettent à l’abri chaque migrant arrivant sur le territoire en se déclarant mineur'.

"Une évaluation réalisée par le dispositif départemental d’accueil, d’évaluation et d’orientation des mineurs isolés (DDAEOMI), est transmise au Procureur de la République, qui  prend la décision de minorité ou majorité. Les jeunes reconnus mineurs sont confiés à l’aide sociale à l’enfance du Département. Les jeunes reconnus majeurs par le Parquet doivent être pris en charge par l’Etat, compétent et responsable des majeurs isolés en situation irrégulière sur le territoire. En conséquence, la demande du collectif Autonomie pour un hébergement de ces jeunes majeurs relève des services de l’Etat".

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