Ce vendredi 15 novembre 2024, les parents d'élèves seront une nouvelle fois mobilisés aux portes d'une école maternelle de Toulouse. La source de leur inquiétude ? Des absences d'enseignants qui ne sont pas toujours comblées. Résultat : les enfants se retrouvent certains jours à 50 par classe.
Depuis le retour des vacances de la Toussaint, c'est devenu leur rituel du vendredi matin. Des parents d'élèves se mobilisent aux portes de la petite école maternelle Lakanal de Toulouse. Ce 15 novembre 2024, entre 8h15 et 8h45, à l'heure de déposer leurs enfants à l'école, ils se positionneront sous les banderoles accrochées aux grilles de l'établissement pour demander qu’il y ait un enseignant pour chacune des quatre classes.
"À 40, 50 en classe, ce n'est pas possible"
Ce vendredi, tous les enfants seront répartis entre deux classes. Au lieu de quatre. Résultat : les deux enseignants vont se retrouver avec plus de quarante enfants chacun pour la journée. Une situation qui se répète un peu trop souvent depuis la rentrée et qui inquiète fortement les parents d'élèves.
L'école maternelle Lakanal de Toulouse est dotée de quatre classes, dont une grande section et une de petite section où les remplacements ne sont pas toujours assurés. Exemple : la classe de petite section est assurée par la direction de l'école qui, le vendredi, consacre sa journée à la gestion de l'établissement. Une des deux classes de grande section se retrouve quant à elle sans enseignant titulaire, organisée entre deux mi-temps dont l'un n'est pas remplacé. "Il n'y a que deux instits le vendredi. Et le jeudi, ils sont trois instits pour quatre classes", explique Marie-Laure Boizeau, élue des parents d'élèves.
Comment se passe la journée dans ces cas-là ? "Les enfants sont répartis dans les autres classes. Il y a beaucoup de récrés. La semaine dernière, ils ont regardé des vidéos. C'est compliqué, à 50, on ne peut pas faire grand-chose", reconnaît Marie-Laure Boizeau.
L'école devient une garderie, ce qui n'est évidemment pas de la responsabilité de son personnel.
Marie-Laure Boizeau, élue des parents d'élèves
Et les enfants pâtissent de la situation. "On les retrouve très nerveux, complètement désorientés. Ils demandent à avoir une maîtresse."
Des parents inquiets pour les enseignants
"Une absence chez l'une des maîtresses met l’ensemble de l’école en difficulté", explique la représentante de la FCPE. Pas simple en effet d'assurer une journée de classe avec 50 enfants. "Les professeurs sont épuisés physiquement. Nous craignons fortement un burn-out de l'ensemble du personnel", dit Marie-Laure Boizeau.
Il faut dire que les remplacements sont souvent ponctuels sur deux des quatre classes. "Peut-être que demain, ils vont nous en mettre deux mais qu'ils vont les remettre ailleurs la semaine prochaine", un peu comme une rustine.
Depuis la rentrée, les parents d'élèves n'ont eu de cesse de tirer la sonnette d'alarme. Manifestation devant le rectorat le 9 octobre. Coup de fil quotidien à l'inspection académique pour s'enquérir des remplacements. Alerte aux élus. Et le 6 novembre, un courrier envoyé au ministère de l'Éducation nationale.
Dans l'attente d'une solution pérenne garantissant un nombre suffisant d'enseignants, les parents d'élèves de Lakanal devraient être rejoints dans leur manifestation par les Atsem. Les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles pourraient également se mettre en grève.
Ce vendredi 15 novembre, les parents ont reçu le soutien du député LFI, François Piquemal, qui a aussi adressé un courrier à la ministre de l'Éducation nationale. Le président de la FCPE de Haute-Garonne, Eric Pinot, était également de la mobilisation.
Nous avons sollicité le rectorat. À l'heure de la publication de cet article, nous attendions les éléments de réponse à ces revendications exprimées par les parents d'élèves.