500 personnes ont défilé dimanche après-midi dans les rues des Izards. Une marche blanche en hommage à Nabil, un jeune du quartier mortellement blessé lors d'une fusillade une semaine plus tôt
La mère et les proches de Nabil en tête, ils étaient environ 500 à défiler dimanche après-midi dans les rues du quartier toulousain des Izards. Cette marche blanche silencieuse, entrecoupée de prières, est symboliquement partie du lieu du drame, rue des Chamois, où Nabil Benani, 18 ans, avait été atteint d'une balle à l'abdomen, dimanche dernier peu avant minuit. Un ou plusieurs tireurs venaient de faire usage d'une arme de type Kalachnikov contre la façade d'un immeuble de neuf étages en pleine réhabilitation.
Nabil Benani, qui travaillait avec son père et des grands frères à la boulangerie familiale voisine, avait succombé deux jours plus tard à ses blessures. Dimanche, les amis de sa famille d'origine algérienne décrivaient unanimement la victime comme un "garçon avenant", "respectueux", "pas du tout voyou", "parti pour rien, victime de règlements de comptes qui ne le concernaient pas". Des élus de gauche (PS, PCF, Parti de gauche) participaient au défilé silencieux.
Un autre jeune homme de 18 ans, venu d'un autre quartier, avait été blessé à la main pendant cette fusillade qui avait laissé 26 impacts de balles sur la porte de l'immeuble. Trois jours plus tôt, le 5 décembre, sur une route voisine, un cycliste avait été la cible d'un tir, sans être touché, alors qu'il prenait la fuite après avoir été percuté par une voiture. Après cette série de tirs, le parquet de Toulouse a ouvert deux informations judiciaires pour meurtre et tentatives de meurtre. Un suspect est placé en garde à vue depuis vendredi soir. La Dépêche du Midi évoque l'hypothèse de règlements de comptes
entre deux clans "qui pourraient être liés à des contentieux sur fonds de trafic de stupéfiants". Selon le journal, l'homme de 29 ans en garde à vue est déjà connu des services de police et avait été interpellé puis relâché, il y a quelques mois, dans le cadre de "l'affaire Merah" et des supposés complicités du "tueur au scooter" en 2012. Il avait par ailleurs été condamné en 2008 à 4 ans de prison pour un cambriolage violent.
Les Izards, décrit comme une plaque tournante du trafic de drogue à Toulouse, est un quartier résidentiel où des maisons individuelles côtoient des immeubles pas très hauts, parfois en pleine réhabilitation. Il est classé depuis 2012 en Zone de sécurité prioritaire. C'était aussi le quartier d'attache de Mohamed Merah, qui avait assassiné en 2012 trois militaires ainsi que trois enfants et un professeur juifs, au nom du "jihad".