L'épidémie de Covid reprend de la vigueur. En France, le nombre de contaminations par jour est supérieur à 13 000. C'est trois fois plus qu'il y a un mois. Le Chu de Toulouse enregistre une légère augmentation de ces patients. Entretien avec le professeur Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses à Purpan.
La 5ème vague de l'épidémie touche la France. Cette flambée des infections entraîne t'elle un afflux massif à l'hôpital ? Le nombre de patients non-vaccinés est-il plus important que les vaccinés en réanimation ? Comment expliquer la présence de personnes avec un schéma vaccinal complet à l'hôpital ? Nous avons posé ces questions au professeur Pierre Delobel, chef des maladies infectieuses au Chu Purpan de Toulouse.
Il y a t'il un afflux de malades ?
En France, moins de 8.000 malades du Covid sont hospitalisés dont 1.300 dans les services de soins critiques (les cas les plus graves), contre respectivement 6.500 et 1.000 un mois auparavant.
Sur les trois sites du CHU de Toulouse (Larrey, Purpan, Rangueil), 38 patients Covid sont actuellement hospitalisés dont 12 en réanimation.
On sent un frémissement. Il y a une légère augmentation par rapport à la semaine dernière. Mais la situation est loin d'être explosive.
Professeur Pierre Delobel, chef des maladies infectieuses Chu Toulouse
Le détail de l'évolution de l'occupation des lits dans les hôpitaux sur ce graphique.
Il y a t'il plus de patients non-vaccinés ?
Oui. Les patients hospitalisés sont majoritairement des personnes non-vaccinées.
Actuellement, nous avons une surreprésentation des personnes non-vaccinées
Professeur Pierre Delobel
Selon le chef des maladies infectieuses, le profil "type" des malades n'a pas évolué depuis le début de la pandémie. Il s'agit de patients masculins, âgés, en surpoids et présentant des comorbidités (diabète,...)
Comment expliquer la présence de personnes avec un schéma vaccinal complet ?
Dans une très faible proportion, il y a des patients vaccinés actuellement hospitalisés au CHU de Toulouse. Le professeur Delobel rappelle que le vaccin n'empêche pas d'attraper la maladie mais sous une forme moins grave.
Un adulte en bonne santé et qui a ses deux doses ne fait pas partie des patients hospitalisés
Professeur Pierre Delobel
Selon le médecin, "les échecs" de vaccination sont extrêmement rares et touchent essentiellement les patients immunodéprimés, âgés, ceux qui n'ont reçu qu'une seule dose ou qui sont loin des deux doses. Car l'efficacité des vaccins contre les infections symptomatiques baisse avec le temps.
Pour contrer cette baisse de l'immunité responsable d'une reprise de l'épidémie, la Haute Autorité de santé (HAS) a recommandé ce vendredi 19 novembre 2021, d'administrer une troisième dose de rappel à tous les plus de 40 ans.