À l'aéroport de Toulouse, la hausse du nombre de vols de nuit suscite la colère d'un collectif

Dans un communiqué publié ce jeudi 30 ars, le Collectif contre les nuisances aériennes de l'agglomération toulousaine dénonce la hausse du trafic aérien nocturne prévu pour la saison d'été à l'aéroport de Toulouse-Blagnac.

"On n'a jamais eu autant de vols de nuit programmés." Face au planning des décollages et atterrissages d'avions à l'aéroport de Toulouse-Blagnac pour la saison d'été, Chantal Beer-Demander ne cache pas son inquiétude. "Certaines nuits, on pourra avoir 25 vols programmés !", s'exclame-t-elle.

Jusqu'à 25 vols programmés par nuit

Au total entre fin mars et fin octobre, environ 3 900 vols d'avions commerciaux devraient avoir lieu selon la présidente du Collectif contre les nuisances aériennes de l'agglomération toulousaine (CCNAAT). Soit 22% de trafic nocturne en plus par rapport à 2022. "On va avoir des nuits, aussi bien entre 22h et minuit qu'entre minuit et 6h du matin, complètement hachées, ça va être une catastrophe" déplore Chantal Beer-Demander.

Bien que l'aéroport ait assuré avoir déprogrammé 33 vols entre minuit et 6h selon le collectif, "619 de plus" seraient prévus "entre 22h et minuit", " au moment où les enfants sont couchés, et où on se dit qu'on va y aller aussi", dénonce la présidente. Elle redoute aussi une "double peine" induite par une densité de trafic élevée. "Si on programme 20,25 vols entre 22h et minuit, ils vont forcément se décaler sur la plage horaire entre minuit et 6h."

100 000 riverains concernés par les nuisances 

Un rythme effréné qui pourrait nuire à près de 100 000 riverains, qui vivent dans les communes situées "dans l'axe des pistes" d'après Chantal Beer-Demander. "Parmi eux, 85 000 sont des Toulousains, de la ville de Toulouse. Il y a d'autres communes concernées, comme Aussonne ou Cornebarrieu au nord, puis Ramonville, Castanet au Sud." 

En outre, le collectif désapprouve la prépondérance de la compagnie "low cost" Ryan Air, qui, selon le communiqué, "conforte sa première place avec une croissance de plus de 40% de ses vols de nuit pour les mois de juin et juillet." "L'aéroport de Toulouse-Blagnac n'est plus un aéroport régional tranquille, c'est devenu un aéroport de low-cost, et tout est permis" dénonce Chantal Beer-Demander. 

Le collectif réclame un "couvre-feu" de 23h30 à 6h 

Face à cette situation, "assez de faux fuyants, de demi-mesures inefficaces, de procrastination alors que l'impact sanitaire du bruit et plus particulièrement du bruit aérien est documenté depuis longtemps en France et dans le monde", alerte le communiqué. "On veut qu'il y ait un couvre-feu entre 23h30 et 6h du matin, avec le minimum de dérogations possibles" déclare la présidente du collectif. "Et entre 22h et 23h30, il faut une régulation." "On a tout faux quand on fait voler les avions la nuit. C'est mauvais pour la planète, pour nous, pour les Toulousains" ajoute Chantal Beer-Demander

Si aujourd'hui, le collectif bénéficie du soutien de "certains élus, notamment de l'opposition", le CCNAAT espère convaincre plus largement. "On appelle les élus toulousains à se bouger davantage pour essayer d'obtenir pour nous une régulation de ces vols." 

"On est pour la concertation. On ne veut pas empêcher l'économie du pays de tourner, mais par contre il faut respecter le sommeil des riverains" martèle le CNAAT. "On ne peut pas enfiler les avions comme des perles toutes les deux minutes." 

Contacté, la direction de l'aéroport de Toulouse-Blagnac indique "ne pas souhaiter commenter ces chiffres à date".

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