La communauté religieuse des Béatitudes, basée à Blagnac (Haute-Garonne), est à nouveau au centre de l'attention suite à des demandes d'enquête émanant des diocèses d'Albi, Toulouse, Saint-Dié, et Fréjus-Toulon. Cette démarche fait suite à de récentes accusations d'agressions sexuelles impliquant deux prêtres de la communauté.
La communauté des Béatitudes, dont la gouvernance est à Blagnac (Haute-Garonne) fait de nouveau parler d'elle. Les diocèses d'Albi (Tarn), de Toulouse (Haute-Garonne) et de Saint-Dié (Vosges) ont demandé au Tribunal Pénal Canonique National (TCPN) de "poursuivre l’enquête préliminaire concernant différentes affaires mettant en cause certains membres de la communauté des Béatitudes. Cette démarche a également reçu le concours du diocèse de Fréjus-Toulon".
Une communauté prise dans les affaires d'agressions sexuelles
Dans les années 2000 et jusqu’à la décennie 2010, les Béatitudes avaient été ébranlées les révélations d’abus spirituels, et de violences sexuelles perpétrés par ses fondateurs et premiers responsables.
Ces derniers mois deux nouveaux prêtres de la communauté religieuse ont eux mis en cause dans des affaires d'accusations d’agressions sexuelles. Le premier, Marie-Bernard d'Alès, aujourd’hui rattaché au diocèse d'Albi, avait officié dans le diocèse de Toulon. Il n'appartient plus au Béatitudes depuis 2010 mais deux ans plus tard, il a été reconnu coupable, "du délit d’abus sexuel continu sans violence" lors d’un procès canonique. Il sera condamné à cinq années de suivi psychologique et psychiatrique et interdiction d’approcher des jeunes de moins de 25 ans pendant 10 ans.
Le deuxième se nomme Martin Silva. Il a été l’actuel "numéro deux" de la communauté des Béatitudes. De nombreux témoignages de pensionnaires de l’internat d’Autrey, dans les Vosges, au début des années 2000, ont mis en cause ce prêtre. Deux enquêtes du parquet d’Épinal en 2002 et 2010 révèlent que l’homme a reconnu les faits d’attouchements sexuels sur au moins deux adolescents dont il était responsable. L'affaire sera finalement classée pour prescription.
"La qualité de l’enquête nécessite un examen global de l’ensemble des données pour que la vérité soit faite de la manière la plus approfondie et objective possible" précise le TCPN.
Appel à témoins
Dans ce cadre, un appel à témoins a été lancé : "Le Tribunal rappelle qu’il se tient à la disposition de toutes personnes désireuses de réaliser un signalement ou d’apporter leur témoignage dans ces affaires. Pour cela, merci de contacter le Promoteur de justice du Tribunal (promoteurdejustice@tpcn.fr ou M. le Promoteur de justice, 56 avenue de Breteuil 75007 Paris)."
Signe de l'ouverture de cette enquête, un appel à témoignages a été lancé. Le Tribunal rappelle qu'il est à la disposition de toutes les personnes souhaitant effectuer un signalement ou fournir leur témoignage dans ces affaires. À cet effet, il invite à contacter le Promoteur de justice du Tribunal par courrier électronique à l'adresse suivante : promoteurdejustice@tpcn.fr ou par courrier postal à l'adresse : M. le Promoteur de justice, 56 avenue de Breteuil 75007 Paris. Cependant, dans le but de préserver le bon déroulement de l'enquête et la confidentialité des informations recueillies, les membres du TPCN ne pourront pas répondre aux sollicitations de la presse ni pendant l'enquête ni une fois celle-ci terminée.
Officiellement installé le 5 décembre 2022, le Tribunal Pénal Canonique National de la Conférence des évêques de France (TPCN) est un tribunal pénal interne à l'Église catholique en France. Il est chargé de traiter des délits canoniques commis par des clercs (à l'exception des évêques) ou des laïcs.
Dans un communiqué, la Communauté des Béatitudes assure être "pleinement mobilisée pour la manifestation de la vérité et assure le Tribunal pénal canonique national de son entière collaboration.
« La saisie du Tribunal pénal canonique national est une décision sage et prudente, qui permettra de faire la lumière sur les faits commis à l’abbaye d’Autrey. La Communauté sera à la disposition du Tribunal pénal canonique national, comme elle l’a été pour les enquêtes réalisées par les diocèses, pour assurer la recherche de la vérité et de la justice » affirme Sr Anna Katharina, Présidente de la Communauté des Béatitudes."