Deux employés de la mairie de Toulouse viennent de bénéficier d'un classement sans suite alors qu'ils avaient été accusés de viol par une de leurs collègues. La plaignante les avaient accusés de l'avoir violée et harcelée sexuellement. Ils avaient été suspendus. La mairie les a réintégrés.
Deux employés de la mairie de Toulouse viennent de bénéficier d'un classement sans suite alors qu'ils avaient été accusés de viol par une de leurs collègues. La jeune femme les avait accusés de l'avoir violée et harcelée sexuellement. Ils avaient été suspendus. La mairie les a réintégrés.
8 mois de mise à pied
L'affaire avait éclaté à l'automne dernier. La directrice de la cuisine centrale de Toulouse était alors alertée par le compagnon d'une employée. La jeune femme affirmait avoir été violée et harcelée sexuellement par deux agents sur son lieu de travail.
Les agents avaient alors été mis à pied par la mairie qui avait fait un signalement au procureur de la République. Les faits avaient provoqué des enquêtes administrative et judiciaire.
La victime présumée avait déposé plainte le 14 octobre 2023 au commissariat de Tournefeuille. Les deux mis en cause ont toujours contesté les faits, l'un d'eux reconnaissant deux relations sexuelles consenties avec la jeune femme hors de son lieu de travail.
"La plainte a été prise au sérieux mais peut-être trop car des mesures coercitives ont été prises au niveau de l'emploi, déplore Séverine Bouchaïb, avocate avec Julien Aubry des deux ex-mis en cause. Les médias ont aussi contribué à ce que ces personnes soient considérées comme des coupables avant le moindre début d'enquête".
Le poids des regards
L'un des ex-mis en cause avait reconnu deux relations sexuelles consenties avec la plaignante en dehors du cadre du travail.
"Ils viennent d'être réintégrés après 8 mois car ils ont été mis à l'écart de leurs fonctions respectives, poursuit l'avocate. L'un d'eux est toujours en maladie, il n'arrive pas à reprendre. Bien qu'il ait été blanchi et que ce soit un énorme soulagement, il n'arrive pas à reprendre le travail. Quoi qu'il en soit, même s'il bénéficie d'un suivi psychologique, le poids des regards, qu'ils soient bienveillants ou suspicieux malgré la décision de justice, ça le ramène toujours à ça. Donc ça va mettre du temps et peut-être que ça passera par un changement de poste... Il faut dire qu'une mesure de garde à vue, c'est traumatisant surtout quand vous n'avez rien fait".
Suite à ce classement sans suite, la plaignante peut envisager des recours. Elle a notamment la possibilité de se constituer partie civile devant le juge d'instruction.