Alors que les négociations autour du plan social se terminent, ce mardi 6 octobre, les salariés de AAA, l'équipementier sous-traitant d'Airbus, Safran et Dassault, ont manifesté une colère froide. 300 emplois supprimés sur les 600 que compte le groupe à Toulouse et l'impression d'être abandonnés.
C'est le dernier jour des négociations du plan de restructuration au sein de l'entreprise AAA. Et les lettres de licenciements devraient partir d'ici quelques jours. A Toulouse, l'équipementier aéronautique, sous-traitant pour Airbus, Safran, Dassault ou encore Stellia, va se séparer de 300 de ses 600 salariés.
C'est dire si le désarroi est grand dans cette entreprise. Appelés à se rassembler par la CFDT, les salariés ont bravé la pluie pour exprimer leur écoeurement, ce mardi 6 octobre. Certains peinent à trouver les mots. C'est le cas de Jean-Christophe, 54 ans, toute une carrière dans l'aéronautique, dont 14 années au sein de AAA. "Je suis KO, je sais pas..."
Mépris
Les syndicats, eux, ont moins de mal à exprimer leur sentiment. Et c'est une colère froide. Leur impression est celle d'un profond mépris à l'égard du personnel. "On jette les salariés sans aucun moyen", dénonce Arnaud Robin, délégué syndical AAA. "On entend beaucoup l'Etat dire qu'il y a des aides un peu partout et on a l'impression que ces aides s'arrêtent à la poche du patron".Il n'y a aucune retombée sur les salariés puisque nous, aujourd'hui, on est mis à la porte, sans rien.
La CFDT, second syndicat de l'entreprise, dénonce en outre un simulacre de négociations. "Il n'y a pas eu d'avancées, rien n'a évolué depuis juillet", dit encore Arnaud Robin. "AAA va faire en sorte que les gens repartent avec le minimum légal et des indemnités dérisoires".
Il estime que "les sous-traitants ont été grandement sacrifiés" et réclame aujourd'hui "au moins" la mise en place du nouveau dispositif d'activité partielle de longue durée "APLD".
Union
Ce mardi, devant la société AAA, à Colomiers, la CGT est venue apporter son soutien à la CFDT. Un rapprochement qui illustre ce collectif de syndicats de l'aéronautique qui vient d'être créé dans la région toulousaine, pour s'opposer aux plans sociaux qu'engendre l'effondrement du secteur de l'aéronautique. Ce collectif représente 24 entreprises."Evidemment, si on essaie de nous faire croire que tout est plié d'avance, que tout est perdu, ça ne sert à rien mais non, c'est pas ça, on est là justement pour dire qu'on veut relever la tête et que les salariés n'acceptent pas cette situation", explique Robert Amade, de la Coordination Aéronautique CGT.
Un nouveau rassemblement devrait avoir lieu jeudi 8 octobre, à Toulouse.
Voir le reportage de Régis Guillon et Valentin Gouriou, de France 3 Occitanie :