Les juges anti-terroristes parisiens chargés du dossier Merah se sont rendus ce mercredi à Toulouse sur les lieux du vol du scooter qui a servi à Mohamed Merah a perpétrer ses crimes en mars 2012 à Toulouse et Montauban. Mais le frère Abdelkader et le "troisième homme" n'étaient pas là.
Ce mercredi 2 octobre, les juges anti-terroristes parisiens saisis de l'affaire Merah ont organisé à Toulouse une "mise en situation", une sorte de reconstitution du vol du scooter.
Le vol avait eu lieu début mars 2012. C'est avec ce scooter de grosse cylindrée que Mohamed Merah avait ensuite perpétré ses crimes à Toulouse et Montauban entre le 11 et le 19 mars 2012, avant d'être abattu par le RAID le 22 mars à son domicile.
Sur la piste du troisième homme
Ce "transport de justice" sur les lieux devait permettre peut-être de connaître les circonstances exactes du vol de ce scooter. Abdelkader Merah, le frère de Mohamed Merah, mis en examen et écroué, avait affirmé aux enquêteurs qu'il y avait un "troisième homme" dans la voiture au moment du vol du scooter et surtout que son frère avait aperçu les clés sur le véhicule. Les juges voulaient donc vérifier que ce vol était une "opportunité" et n'avait pas été planifié. Mohamed Meskine, mis en examen pour complicité (et libéré en septembre sous contrôle judiciaire) a toujours nié être le "troisième homme" présent au moment du vol.Une condition d'Abdelkader Merah refusée par les juges
Mais cette "mise en situation" sur les lieux du vol n'a donc pas réellement pris la forme d'une reconstitution, les protagonistes étant absents. Mohamed Meskine n'a pas été convoqué et d'après la porte-parole du parquet anti-terroriste (interrogée dans le reportage vidéo ci-dessous) les juges ont refusé les conditions fixées par Abdelkader Merah pour se rendre sur les lieux : il souhaitait se recueillir sur la tombe de son frère, au cimetière de Cornebarrieu. Joint par France 3 Midi-Pyrénées, Maître Dupont-Moretti, avocat d'Abdelkader Merah réfute le mot de "conditions". Il confirme que son client a fait cette demande et que les juges ont refusé. Quant à la "mise en situation", l'avocat estime qu'elle n'apportera rien de nouveau, cette partie du dossier étant "déjà bouclée".EN VIDEO : la "mise en situation" des juges, avec le reportage de Bruno Frédiani et Jean-Pierre Duntze