Airbus : le PDG a confirmé la fermeture de Suresnes mais a fait preuve de "flexibilité"

Les syndicats d'Airbus sont sortis "en partie rassurés" de leur entretien, mardi, avec le patron, Tom Enders, même s'il n'a pas exclu les licenciements secs dans le cadre du plan de suppression de 1.164 postes en Europe.

Des emplois pourraient être préservés dans la banlieue parisienne
Le PDG allemand du groupe européen a en particulier été "sensible" à la situation du demi-millier d'employés du site de Suresnes (Hauts-de-Seine), unité qui doit fermer dans le cadre du regroupement des activités de recherche à Toulouse.
"Il a dit qu'il allait demander une étude sur les emplois qui pourraient être préservés" dans la banlieue parisienne, a précisé Yvonnick Dréno, coordonnateur
FO pour Airbus Group (syndicat majoritaire).
M. Enders a confirmé la fermeture de Suresnes mais a fait preuve de "flexibilité" sur les conditions de sa mise en oeuvre, prévue à la mi-2018, a indiqué Françoise Vallin, coordonnatrice Airbus Group pour la CFE-CGC, deuxième syndicat.
"Il a compris qu'il était inenvisageable qu'Airbus quitte complètement la région parisienne", a ajouté Patrick de Percin, délégué central CFE-CGC, à la sortie de la rencontre qui a duré une heure et demie environ mardi matin au siège international du groupe à Blagnac, dans la banlieue de Toulouse.

Certains postes seraient transférés vers Toulouse
Le patron a montré des signes "d'ouverture" et évoqué "la possibilité" de transférer certains postes non vers Toulouse mais vers d'autres sites Airbus dans la région parisienne.
Certains employés de Suresnes sont réticents à rejoindre Toulouse, invoquant des problèmes familiaux.
"Nous sommes en partie rassurés", a indiqué Françoise Vallin. "La rencontre était nécessaire. Elle a permis d'engager un dialogue", a-t-elle jugé. "Il y a eu une vraie écoute, une vraie volonté d'avoir un traitement social exemplaire", a estimé Olivier Esteban, coordinateur pour Airbus Group de la CFTC.
"L'état d'esprit était bon", a ajouté Yvonnick Dréno (FO).

Les négociations ne font que débuter 
Il est cependant "beaucoup trop tôt" pour être pleinement rassurés, nuance Patrick de Percin. "Nous ne sommes qu'au début d'un processus très long. On va maintenant entrer dans le vif du sujet", a-t-il rappelé, évoquant les mois de négociations sociales qui pourront se prolonger jusqu'au 1er juillet et la mise en oeuvre du plan Gemini.
Ces discussions s'ouvriront formellement dès mercredi, avec la remise à la direction du rapport de l'expert du comité européen, lors d'une réunion à Blagnac.
Ce comité ne sera pas l'occasion de nouvelles annonces, la direction ne faisant que réceptionner le rapport, a-t-on précisé de sources syndicales.

"Nous tâcherons d'éviter les licenciements" 
Tom Enders s'est refusé à exclure formellement les licenciements secs mais a précisé qu'il s'agissait d'un "dernier recours", a expliqué M. Esteban. "L'objectif sera à tout prix de les éviter", a-t-il dit.
"Il a rappelé l'histoire d'Airbus et qu'il n'y avait jamais eu de licenciements secs, même à la suite du plan Power 8", un plan de suppression de 7.900 postes, lancé en 2007, et qui s'est fait sans aucun licenciement, a souligné Françoise Vallin (CFE-CGC).
Le groupe, qui n'a pas voulu faire de commentaire suite à la rencontre, tient à préciser que, sur les six dernières années, 50.000 personnes ont été embauchées chez Airbus.

La CGT absente
La rencontre, demandée par FO, CFE-CGC et CFTC, concernait également la CFDT mais pas la CGT. "La direction nous a dit que les syndicats soutenant le mouvement de protestation à Suresnes ne seraient pas invités", a affirmé Michel Molesin, coordonnateur CGT pour Airbus Group.
Le syndicat (10,5% aux dernières élections au sein du groupe, à hauteur de la CFDT et de la CFTC) avait organisé une manifestation de 200 personnes mi-décembre à Suresnes.

1164 postes sur le tapis
La restructuration du groupe, baptisée Gemini et annoncée le 29 novembre, vise à supprimer 1.164 postes en Europe, sur les 136.600 employés dans le monde. Elle consiste à fusionner à Toulouse les sièges de la branche d'aviation commerciale (Airbus SAS, 70% de l'activité) avec le groupe (Airbus Group SAS) pour faire naître un nouveau groupe simplement baptisé Airbus.
Cette intégration, qui ne touche que les fonctions administratives et non opérationnelles, est destinée à éviter les "duplications" et à gagner en "agilité", selon la société.
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