Airbus, première des grandes entreprises de France à pouvoir faire décoller votre carrière, selon un classement LinkedIn

Le géant de l'aéronautique se dresse en tête de liste, devant 24 autres grandes entreprises françaises de plus de 5.000 salariés. Parmi les critères évalués par le réseau social professionnel : la stabilité des carrières, les différents niveaux de diplômes ou encore la répartition des postes entre hommes et femmes.

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L'industrie française peut être une valeur sûre pour faire carrière. Et parmi les géants du secteur, Airbus cartonne. Le groupe est à la tête du huitième classement annuel LinkedIn Top Companies, publié mardi 16 avril 2024. Une liste qui répertorie les 25 entreprises de plus de 5.000 salariés offrant les meilleures opportunités de carrière en France, selon des données analysées par le réseau social.

"Pour établir ce classement, LinkedIn évalue les entreprises selon huit critères favorisant l'évolution professionnelle", expliquent les équipes dans un communiqué. "Les perspectives de carrière, le développement des compétences, la stabilité des carrières, les opportunités externes, les relations nouées au sein de l'entreprise, l'égalité hommes femmes, le niveau de formation et la localisation des employés dans le pays." 

Le retour de l'industrie dans le classement

"Historiquement, c'était un classement dominé par les entreprises de la finance et de la tech, déclare LinkedIn. Cette année, c'est le retour de l'industrie." "Je note que le mouvement en faveur d'une plus grande souveraineté industrielle de la France depuis la pandémie, a clairement encouragé les entreprises hexagonales à investir dans leurs collaborateurs", ajoute Mehdi Ramdani, rédacteur en chef de LinkedIn Actualités en France. Parmi les lauréats : Schneider Electric, mais aussi Safran ou encore Michelin, nouvellement entrés dans la liste.

En 2023, comme le précisaient l'entreprise et le réseau social lors de l'édition toulousaine du LinkedIn Talent Connect France Tour, Airbus a reçu un million de CV, dont 65% via LinkedIn. "Airbus s'appuie sur la puissance des données de la plateforme pour mesurer son attractivité par pays et recruter de plus en plus via les compétences." 

Le constructeur était déjà présent dans le classement de l'an passé, mais à la huitième place. Une remontée spectaculaire cette année, qui ne surprend pas vraiment Sébastien Rostan, délégué CGT Airbus Defense & Space. "Dans un groupe comme Airbus, acquérir rapidement des compétences est une réalité, car les produits sont complexes, témoigne-t-il. On peut rapidement être amené à avoir des responsabilités ou à gérer des budgets importants."

Un classement qui ne prend pas en compte les salaires

Toutefois, LinkedIn, pour établir son classement, ne tient pas compte des salaires. "Les salaires ne sont pas déclarés par les professionnels sur la plateforme", expliquent les équipes. Une donnée qui a pourtant toute son importance, comme le rappelle Sébastien Rostan. "Le problème chez Airbus, c'est la reconnaissance. On peut avoir des gens qui acquièrent des compétences en 3, 5 ou 8 ans, là où ailleurs cela aurait pris 15 ans. Mais ils restent scotchés au même niveau de salaire."

Le délégué syndical dénonce également "le nouveau système de classification applicable aux entreprises de métallurgie et en vigueur depuis le 1ᵉʳ janvier qui ne tient plus compte de l'expérience, du niveau de diplôme ni des savoir-faire du salarié" mais seulement de "l'emploi théorique occupé." "On ne reconnaît pas le fait que dans leur emploi, les salariés vont acquérir des compétences. Avant, on avait des promotions dans l'emploi, qui étaient lentes, mais existaient. Ce n'est plus le cas aujourd'hui." 

Le 11 avril, les employés de chez Airbus s'étaient d'ailleurs mobilisés lors des négociations salariales pour dénoncer des grilles de salaires bien en deçà des autres entreprises du secteur, une augmentation trop faible dans un contexte d'inflation, et des inégalités de rémunération entre hommes et femmes. "Aujourd'hui, il y a une fuite des compétences, des bras. Avant, les gens restaient et la majorité des départs étaient des départs à la retraite. Aujourd'hui, les gens ne sont pas motivés à rester malgré l'intérêt du travail", souffle Sébastien Rostan. Il souligne aussi "l'explosion de l'absentéisme pour maladie." "A la CGT, on est très fier de l'entreprise, on aimerait que les salariés y restent."

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