Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a appelé mercredi à une homogénéisation des politiques de lutte contre l'antisémitisme en Europe, lors de la Conférence des rabbins européens, qui organise pour la première fois à Toulouse sa convention biennale
a souligné Haïm Korsia, lors de la Conférence des rabbins européens (CER), qui réunit à Toulouse plus de 700 rabbins orthodoxes de Dublin à Vladivostok."Il faut homogénéiser les politiques en Europe. Il est important d'avoir une politique cohérente",
"Il y a une montée de l'antisémitisme dans toute l'Europe", a rappelé le grand rabbin, précisant cependant "qu'homogénéiser voulait aussi dire tenir compte des spécificités des différents pays".
"Il faut avoir des politiques plus larges", a-t-il expliqué, soulignant le besoin d'abattre les frontières qui sont "un obstacle pour la justice mais par pour internet", un site antisémite diffusant dans un pays pouvant être hébergé à l'étranger.
Le grand rabbin du Royaume-Uni, Ephraïm Mirvis, a cependant averti que les lois n'étaient pas tout.
"Les autorités n'appliquent pas toujours les lois. Il faut donc des lois mais également les garanties qu'elles seront appliquées",
a-t-il déclaré en conférence de presse.
La CER, créée en 1956, tient tous les deux ans sa convention dans des capitales européennes mais elle a cette année décidé de l'organiser à Toulouse,en hommage aux victimes des attentats de mars 2012.
Mohamed Merah, un jeune délinquant toulousain, avait successivement tué un militaire le 11 mars 2012 à Toulouse puis deux autres à Montauban le 15, et enfin trois enfants juifs et un enseignant, père de deux d'entre eux, le 19 mars à l'école juive Ozar Hatorah (rebaptisée Ohr Torah) à Toulouse.
"Nous sommes venus dire à la communauté juive que nous sommes avec elle, pour la soutenir, en France et en Europe", a déclaré Pinchas Goldschmidt, président de la CER.
Le grand rabbin de Toulouse, Avraham Weill, s'est dit "réconforté" par ce "message très fort". "Le jour des attentats de Toulouse, quelque chose s'est brisé dans notre pays. On a franchi un cap. On ne pouvait pas imaginer que quelqu'un s'attaquerait avec une arme à des enfants dans une école", a-t-il dit. "Mais la communauté s'est renforcée. Les écoles ne se sont pas vidées. Au contraire", a-t-il ajouté.
Le grand rabbin de France a sur ce point exhorté ses compatriotes à ne pas quitter leur pays par dépit. "Toute aliyah (l'émigration vers la Terre sainte, ndlr) faite à cause de la peur n'est pas religieuse", a-t-il rappelé.