Le maintien en détention de Cédric Jubillar, soupçonné d'avoir tué sa femme Delphine, disparue fin 2020 dans le Tarn, a été à nouveau requis ce mardi 28 juin 2022 par l'avocat général devant la cour d'appel de Toulouse. La décision sera rendue le 4 juillet.
Cédric Jubillar, le principal suspect dans la disparition de son épouse Delphine, devrait rester en prison. Son maintien en détention a été à nouveau requis par l'avocat général. En première instance, un juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Toulouse avait ordonné le 13 juin 2022 la prolongation pour six mois de la détention de Cédric Jubillar, initialement prévue pour un an jusqu'au 18 juin dernier.
Audience à huis clos
Ce mardi, au cours d'une audience à huis clos devant la chambre de l'instruction, les avocats du peintre-plaquiste de 34 ans ont une nouvelle fois demandé la remise en liberté de leur client, qui se dit innocent.
Nous avons "exhorté la justice à ouvrir les yeux, à appliquer les règles, comme celle de la prescription d'innocence ou celle qui dit que la détention est exceptionnelle", a déclaré à l'issue de l'audience l'un des avocats, Alexandre Martin. Emmanuelle Franck, également avocate de la défense, a fustigé la façon dont l'enquête est conduite, uniquement "à charge", selon elle. La cour rendra son arrêt lundi prochain, le 4 juillet.
C'est une justice qui finit par faire peur, une justice qu'on redoute pour soi-même et ses proches (...) Avec la façon de faire de cette justice-là, on est à peu près sûr d'arriver à un désastre judiciaire.
Maître Emmanuelle Franck, avocate de Cédric Jubillar
Six mois après la disparition de sa femme, en décembre 2020, Cédric Jubillar avait été mis en examen pour homicide volontaire et emprisonné, à l'isolement, dans la maison d'arrêt de Seysses, près de Toulouse.
Delphine Jubillar, infirmière dans une clinique d'Albi, alors âgée de 33 ans, a été vue pour la dernière fois dans la soirée du 15 décembre 2020, dans sa maison de Cagnac-les-Mines, le village proche d'Albi où elle vivait avec son mari et ses deux enfants.
"Un faisceau d'indices graves et concordants"
Même s'il clame son innocence, mettant en avant l'absence de scène du crime ou de preuve irréfutable, Cédric Jubillar a rapidement fait figure de principal suspect pour les enquêteurs qui mettent en avant "un faisceau d'indices graves et concordants".
Laurent Boguet, avocat chargé de représenter les intérêts des enfants du couple Jubillar, a constaté pour sa part "un renforcement" de ces indices au fur et à mesure que l'enquête avance.
Nouvelles opérations de recherches
Ce mardi, à proximité du domicile des Jubillar à Cagnac-les-Mines dans le Tarn, les gendarmes ont mené une nouvelle opération de recherches dans des bois. Des recherches assistées de drones dans l'espoir de découvrir le corps de Delphine Jubillar.