Attente, angoisse et joie à Toulouse pour l'atterrissage de Philae

Après de longues heures d'attente et de stress, on a vécu une grande joie au CNES à Toulouse et à la cité de l'espace où des milliers de personnes étaient venues assister à l'atterrissage de Philae sur Tchouri.

L'aboutissement de plus de 10 ans de travail pour les scientifiques du CNES s'est concrétisé avec l'atterrissage de Philae sur Tchouri. Après de longues heures d'attente, ils ont pu laisser exploser leur joie lorsque la case verte "touchdown" s'est allumée.

Quarante-cinq ans après le premier pas de l'homme sur la Lune, "le premier pas d'un robot sur une comète" : on s'est pressé, à la Cité de l'Espace à Toulouse, pour vivre en direct cet épisode de l'aventure spatiale, à plus de 500 millions de kilomètres de la Terre. "Il y a Philae qui se pose sur la comète. Il a mis dix ans pour y aller", résume doctement Axel, petit Toulousain passionné de sept ans, devant un écran géant, parmi les 6.000 visiteurs accueillis (gratuitement pour l'occasion) dans le parc à thème scientifique entièrement dédié au spatial et à l'astronomie.



Parti en 2004 à bord de la sonde européenne Rosetta, le petit robot laboratoire de 100 kg a touché le sol de la comète Tchourioumov-Guérassimenko dite Tchouri. "Atchourissage réussi", s'est amusé à twitter un visiteur, quand éclataient les applaudissements.

"Chargé de médiation" de la Cité de l'Espace, Xavier Penot, a multiplié toute la journée les animations devant un modèle en 3D de Tchouri, pour expliquer aux visiteurs l'identité de la comète noire au relief tourmenté : "Un tout petit astre, de quelques kilomètres de diamètre, très sombre comme toutes les comètes, parce qu'il est composé d'énormément de poudre de carbone". Le principal problème, c'est qu'elle a très peu de force d'attraction, a-t-il expliqué aux enfants fascines, et "cela signifie que Philae qui fait normalement 100 kg sur Terre pèse sur la comète l'équivalent d'un gramme..."


Dans le public fervent, une ancienne "infirmière de bloc", Anne-Marie Duchatelle, est venue assister à "l'aboutissement d'un énorme travail de dix ans" de quelque 2.000 personnes et scientifiques impliqués dans la mission Rosetta. En explorant comme ça l'inconnu, "ils recherchent quand même les origines de la vie, ce grand mystère...", dit cette femme de 67 ans.

Que va-t-il se passer maintenant ?

A présent, les scientifiques vont notamment chercher à "savoir ce qu'il y a à l'intérieur" de Tchouri, explique un scientifique de l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP, à Toulouse), Jérémie Lasue, membre de l'équipe française, qui a conçu "un radar pour sonder la comète". De sa composition, "on ne sait encore pas grand-chose: normalement, 50% de glace et 50% de petits grains de cailloux, et il y a aussi énormément de vide à l'intérieur mais on ne sait pas où", dit l'astrophysicien de 35 ans.

"L'enjeu, c'est d'essayer de comprendre comment le système solaire s'est formé et vérifier une hypothèse: les comètes, essentiellement composées de glace, auraient contribué à apporter de l'eau sur la Terre en impactant notre planète", explique M. Lasue. Car "en analysant l'eau et les grains de poussière dont sont formées les comètes, on pourrait savoir si elles ont participé à la formation des océans sur Terre".

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