Le 11 mars 2012, Imad Ibn Ziaten tombait sous les balles de Mohamed Merah à Toulouse. Première des sept victimes qu'allait faire le terroriste pendant dix jours entre Toulouse et Montauban. Un hommage officiel lui a été rendu ce samedi au Maroc, où il est enterré, en présence de sa mère.
A Toulouse, les cérémonies de commémoration des victimes de Mohamed Merah auront lieu le 19 mars 2017, date du triste anniversaire de la tuerie perpétrée par le terroriste, dans l'école juive Ozar Hatorah. Mais c'est il y a tout juste cinq ans, le 11 mars 2012, que Mohamed Merah a fait sa première victime. Ce dimanche-là, en fin de journée, il a abattu un militaire d'une balle dans la tête sur le parking d'un gymnase de la cité de l'Hers à Toulouse. Le sous-officier Imad Ibn Ziaten avait 31 ans. Un hommage officiel lui a été rendu ce samedi après-midi à M'diq, au Maroc, là où il est enterré.
Un émouvante cérémonie du souvenir
Situé sur les hauteurs de M'diq, le cimetière donne sur les montagnes du Rif et domine en un paysage magnifique une plage de la Méditerranée bleu azur. C'est là que près d'une centaine de personnes ont rendu hommage ce samedi après-midi à Imad Ibn Ziaten. De nombreux officiels marocains et français étaient présents ainsi que des membres de sa famille et notamment sa mère, Latifa Ibn Ziaten, franco-marocaine, très connue en France pour son engagement en faveur du vivre-ensemble et dans la lutte contre la radicalisation des jeunes musulmans. Du côté marocain, les ministres de l'Intérieur, Mohamed Hassad, de la migration, Anis Birou, et un conseiller royal, Omar Azziman, étaient présents. Omar. Azziman a lu un discours du roi Mohammed VI. La France était notamment représentée par son ambassadeur, Jean-François Girault, qui a lu un message de François Hollande.Gerbes de fleurs et lâcher de colombes
Un grand chapiteau blanc avait été élevé en bordure du cimetière, où des gerbes de fleurs ont été déposées devant un grand portrait souriant du jeune homme, en uniforme et béret rouge des parachutistes sur la tête. Des colombes pour la paix dans le monde ont été lâchées. Des sourates du coran ont été lues. Les participants se sont ensuite recueillis dans le silence et dans une grande émotion, la mère d'Imad, calme et très digne, ne pouvant retenir quelques larmes."Mes enfants me demandent parfois de me reposer, de cesser, ne serait-ce qu'un jour, mes visites dans les écoles et les prisons", a-t-elle déclaré dans un discours prononcé en arabe. "Mais un jour de repos, c'est peut-être une vie perdue. Alors je dois rester debout, c'est mon combat". Latifa Ibn Ziaten a également chaleureusement remercié le roi du Maroc pour son soutien dans l'organisation de cette cérémonie, avant d'être longuement applaudie par l'assemblée.
"Là-haut, où il est aujourd'hui, Imad doit être content", a-t-elle ensuite souri, confiant "garder toujours avec elle le béret rouge de son fils".
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