Les préfets du Tarn et de Haute-Garonne ont accordé les autorisations environnementales dans le cadre de la construction de l'autoroute A69 ce vendredi 3 mars. Si la décision réjouit les pro-autoroute, les opposants au projet la qualifie de scandaleuse.
C'est un projet qui remonte aux années 2000, finalement acté : les préfets du Tarn et de la Haute-Garonne ont accordé ce vendredi 3 mars les autorisations environnementales pour le projet de l'A69 reliant Castres à Toulouse. Une décision qui intervient quelques jours après une réunion avec le Conseil Départemental de l'Environnement des Risques Sanitaires et Technologiques (CODERST) des deux départements concernés.
Le chantier était classé "priorité nationale" par l'Etat dans le cadre de la loi d'orientation des mobilités (LOM), promulguée le 24 décembre 2019. L'A69 fera 62 kilomètres et traversera en tout 24 communes de façon à relier Toulouse à Castres. La fin des travaux est pour l'instant prévue pour l'automne 2025.
Un projet qui favorisera l'attractivité des deux départements ...
"C'est un grand jour pour nous, pour notre territoire, pour les entreprises et les salariés" se réjouit Guy Bousquet, président de l'association VIA81. Selon ses projections, ce sont en effet un peu moins de 10 000 utilisateurs quotidiens qui pourraient profiter de cette autoroute, notamment dans le cadre professionnel. "On va économiser entre 25 et 35 minutes" assure-t-il.
Pour lui, cette autoroute est surtout synonyme d'attractivité et de dynamisme pour le département du Tarn qui, jusqu'à présent, ne bénéficiait que de la RN126 pour rejoindre la métropole. "C'était une injustice d'un territoire qui n'était pas desservi jusqu'à présent. Là, on va pouvoir ouvrir nos bras aux entreprises toulousaines'".
... mais à quel prix ?
Le 9 février dernier, la commission chargée de l'enquête publique environnementale du projet d'autoroute entre Castres et Toulouse avait émis, à l'unanimité, un avis favorable à la délivrance des autorisations environnementales. Cependant, elle avait aussi fait de deux réserves : la première concernait "l'amélioration des conditions de circulation et de la sécurité des riverains de la route dite de Puylaurens » pendant les travaux du diffuseur de Verfeil, sera réalisée en partenariat avec la commune de Verfeil". La seconde faisait état du coût du péage, qui devait être réduit de 33%.
Denis Baréa, le président de l'association La Voie Est Libre, continuera de faire valoir ces arguments. "C'est une décision qui nous scandalise parce que cette enquête a quand même recueilli 6 200 dépositions où au moins 90% des personnes ont donné des arguments en défaveur du projet". Pour lui, ce projet appartient au passé, avant la crise climatique et économique que nous connaissons. "Les risques d'inondations sont accrus, beaucoup de zones boisées vont être détruites et les animaux seront encore plus menacés".
L'association réclame aujourd'hui un réaménagement de la route déjà existante entre Toulouse et Castres. Au même titre que France Nature Environnement, elle prévoit de poursuivre son combat, notamment en déposant plusieurs recours. Si aucun mouvement de protestation n'est prévu pour le moment, les constructeurs "doivent se préparer à nous trouver derrière chaque brin d'herbe à tout moment".