En 2020, Airbus a plongé dans le rouge mais a réussi à contenir les dégâts causés par l’écroulement du secteur aérien en raison de l’épidémie de Covid. Avec une perte nette de 1,1 milliard d’euros en 2020, l'avionneur européen ne s’attend pas à un rebond immédiat du marché.
Le constructeur aéronautique européen, Airbus, publie ce jeudi 18 février une perte nette de 1,1 milliard d’euros en 2020. L’avionneur a plongé dans le rouge tout en limitant les dégâts provoqués par l’écroulement du secteur aérien dû à l’épidémie de Covid-19 ; il reste par conséquent prudent.
Pertes colossales
La perte nette d'Airbus est légèrement inférieure à celle de 2019 (-1,4 milliard), une année qui avait été marquée par une amende de 3,6 milliards d'euros dans une affaire de corruption. Une perte colossale mais qui reste en dessous de celle de son concurrent, le géant américain Boeing, qui lui a essuyé des pertes vertigineuses de 11,9 milliards de dollars.
Le plongeon du trafic aérien mondial sous l'effet des restrictions de déplacement a mis à mal les compagnies aériennes clientes. Conséquence, l'avionneur a vu son chiffre d'affaires reculer de 29%, à 49,9 milliards d'euros. Une situation qui reflète le "marché difficile qui impacte l'activité avions commerciaux", juge le groupe, qui en 2020 a livré 566 appareils, un tiers de moins de l'année précédente.
Airbus prévoit en 2021 de livrer le "même nombre d'avions commerciaux qu'en 2020", informe le groupe, signe que l'avionneur européen ne s'attend pas à un rebond immédiat du marché,
Les résultats 2020 témoignent de la résilience d'Airbus dans la crise la plus sévère qu'ait connue l'industrie aérospatiale.
Un avenir incertain
"De nombreuses incertitudes subsistent pour notre industrie en 2021, car la pandémie continue d'impacter nos vies, nos économies et nos sociétés", explique Guillaume Faury.
Comme l'année dernière, le groupe indique qu'il ne proposera donc pas de dividende pour 2020.
Les commandes sont en berne et pour s’adapter à une reprise du trafic aérien, Airbus a baissé au printemps ses cadences de production de 40%. Cependant, l’avionneur prévoit d’augmenter la production des monocouloirs et de passer de 40 avions de la famille A320 par mois à 43 au troisième trimestre puis à 45 au quatrième trimestre 2021.
La valeur du carnet de commandes d'Airbus a perdu près de 100 milliards d'euros en 2020, à 373,1 milliards d'euros (-21%). Fin décembre, son carnet de commandes s'établissait à 7.184 avions commerciaux, dont 5.885 de la famille A320.
Airbus limite les dégâts
En dépit de livraisons en berne en 2020, une partie des compagnies cherchent à reporter les livraisons pour conserver des liquidités en attendant une reprise économique, Airbus a réussi à dégager un bénéfice opérationnel ajusté de 1,7 milliard d'euros et prévoit 2 milliards pour 2021.
Ses activités Défense et spatial (660 millions d'euros) et Hélicoptères (471 millions) ont permis de compenser la chute de 90% du bénéfice opérationnel ajusté de la division avions commerciaux (618 millions).
Si les prises de commandes d'avions se sont effondrées des deux tiers en 2020 avec 268 appareils commandés, celles d'Airbus Defense and Space ont grimpé de 39%, notamment grâce à la commande de 38 chasseurs Eurofighter par l'armée de l'air allemande.
Fin du programme du gros porteur A380 et coût pharaoniques
Airbus a provisionné 1,2 milliard d'euros pour financer son plan de restructuration et enregistré 385 millions de coûts liés à la fin du programme de très gros porteur A380 et 480 millions pour des réévaluations comptables. Pour s'adapter à cette situation , l'avionneur européen a annoncé en juin la suppression de 15.000 postes, dont 5.000 en France et 5.100 en Allemagne, sur les 134.000 que comptait alors le groupe.