Pas de surprise ce mercredi 20 novembre. Comme prévu, le périphérique toulousain connaît de gros ralentissements qui devraient s'étendre toute la journée. Les exposants du marché de la place du Capitole ont lancé des opérations escargots pour dénoncer leur expulsion du centre-ville à l'approche du marché de Noël.
La journée promet d'être difficile sur les routes du département. Alors que de nombreuses actions sont déjà programmées par les agriculteurs de Haute-Garonne, d'autres se joignent à ce grand mouvement de colère. Comme annoncé, les commerçants ambulants sont eux aussi mobilisés ce mercredi 20 novembre, avec de grosses perturbations observées dès le début de matinée et une nouvelle opération escargot prévue dans l'après-midi. Depuis 6 heures du matin, ils entreprennent des opérations escargots sur le périphérique toulousain, lassés de subir "des expulsions à répétition" à l'approche des fêtes de fin d'année.
Opérations escargot
Dans l'objectif "d'alerter l'opinion publique" sur leur situation, les commerçants sont partis du boulevard de Suisse pour prendre la route de l'aéroport Toulouse-Blagnac, au volant d'une trentaine de fourgons. Un convoi qui entraîne des ralentissements sur le périphérique intérieur. Plus tard dans la matinée, ils devraient se donner un nouveau point de rendez-vous dans le quartier Bagatelle, La Faourette.
Principale raison de cette colère : le délogement des stands des commerçants ambulants, place du Capitole, au profit de l'installation du marché de Noël. "C'est le mois le plus important de l'année", souffle Denis Bronique, exposant depuis plus de quarante-cinq ans. C'est toujours les mêmes qui trinquent."
En effet, pour sécuriser le flux de piétons pendant le marché de Noël, la mise en place des chalets nécessite le déplacement des commerçants, d'abord contraints les années précédentes, de déborder sur le trottoir, puis aujourd'hui sommés de trouver un nouvel emplacement en dehors du coeur central de la place du Capitole. "On a le sentiment que les animations sont plus importantes que nous autres alors que nous faisons partie de l'économie locale", déplore Bernard Brouquisse, porte-parole des commerçants ambulants du centre-ville.
Discussions bloquées
D'autant plus que ces expulsions sont récurrentes. "Nous payons des abonnements et quand on fait le compte sur l'année 2024, on se rend compte qu'il y a quinze mercredis qui sont supprimés, ce qui représente près de quatre mois de travail", pointe encore Bernard Brouquisse.
Beaucoup de riverains nous disent qu'ils sont prêts à signer des pétitions. Ce marché existe depuis le Moyen Âge, je ne vois pas pourquoi monsieur le maire serait le fossoyeur de ce marché séculaire.
Bernard Brouquisseporte-parole des commerçants
Malgré des discussions entamées avec la Ville depuis trois mois, aucune solution n'est à ce jour jugée suffisante pour débloquer la situation. "Ce n'est que lorsque nous avons décidé de mettre en place une manifestation qu'ils ont essayé de prendre en compte nos doléances, regrette le porte-parole. On nous propose des places mais qui ne représentent pas la possibilité de placer tous les commerçants le mercredi."
De son côté, la municipalité se dit "très à l'écoute" des attentes des commerçants. "On ne comprend pas que les blocages aient été maintenus alors que nous avons trouvé ensemble des nouveaux emplacements", indique l'élu en charge des marchés, Jean-Jacques Bolzan.
Chiffre d'affaires affecté
Pour les commerçants, le marché de Noël représente un moment charnière de leur année. "C'est un enjeu de survie car on perd en chiffre d'affaires et cela a des répercussions néfastes sur la vie de nos entreprises", insiste Bernard Brouquisse. Leur non-participation à l'événement, combiné à un contexte économique difficile, pourrait représenter une perte de "30 à 35 %" de leur chiffre d'affaires. "On travaille pour impacter le moins possible dès 2025 cette place du Capitole pour les marchés", répond l'élu, Jean-Jacques Bolzan.
Les opérations escargot devraient reprendre à 15 heures. En l'absence d'alternatives, de nouvelles mobilisations sont attendues dans les prochaines semaines et pourraient se répéter jusqu'à la fin de l'année. La municipalité, quant à elle, appelle à l'apaisement.