"C'est un grand jour pour nous" : des réfugiés syriens en France fêtent la fin du régime de Bachar al-Assad

Concert de klaxons dans les rues de Toulouse, dans la nuit de ce samedi à dimanche 8 décembre 2024. La communauté syrienne a célébré la fin du régime de Bachar al-Assad après l'entrée dans Damas des rebelles. "C'est bien pour nous, c'est trop bon", nous dit un réfugié syrien, arrivé à Toulouse en 2016. Témoignage.

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"C'est un grand jour pour nous", nous dit Abd Alraham. Ce réfugié syrien, qui a fui son pays avec l'un de ses frères et sa mère en 2016, a fait la fête dans Toulouse, à l'annonce du départ de Bachar al-Assad et de l'entrée des rebelles dans Damas, ce 7 décembre au soir. "On est sorti, on a dansé. C'est trop bon pour nous", confie-t-il au téléphone.

"Ça fait 55 ans qu'on a peur"

Abd Alraham raconte que cela fait quatre jours qu'il n'a pas dormi. Quatre jours qu'il est scotché devant la télévision à suivre la situation en Syrie. Et ce dimanche, il reconnaît que "c'est un peu bizarre."  Comme s'il avait du mal à croire à la fin du régime d'al-Assad. "J'étais toujours là, à réfléchir, à me dire si ça ne marche pas, al-Assad, il va rester pour toujours."

Bachar al-Assad a pris le pouvoir en devenant président de la République arabe syrienne, le 17 juillet 2000. Il perpétuait ainsi la dictature de son père, Hafez el-Assad. "Ça fait 55 ans qu'on a peur. On ne peut pas parler. Moi, j'étais dans la force militaire avant. Quand la révolution a commencé, j'ai quitté la Syrie. Et maintenant, peut-être que je vais pouvoir rentrer", nous dit aujourd'hui Abd Alraham.

"Des gens que l'on croyait morts sont sortis de prison"

L'entrée des rebelles, menés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), dans Damas, le départ de Bachar al-Assad et la libération des détenus de la tristement célèbre prison de Sednaya où étaient envoyés des milliers d'opposants au régime. Ce sont de bonnes nouvelles pour Abd Alraham. "Il y a beaucoup de gens que l'on croyait morts jusqu'à hier et qui sont sortis de prison", nous affirme-t-il.

De quoi précipiter son retour en Syrie ? Abd Alraham est originaire de la ville de Homs. "Là-bas, notre appartement est détruit. Tout le quartier est à terre, nous dit-il. Mais c'est notre pays. On va rentrer." Le réfugié avoue ne pas s'être trop posé de questions sur ceux qui vont reprendre les rênes du pouvoir. "Je ne sais pas qui va prendre ça. La première chose sur laquelle je me suis concentré, c'est le départ de Bachad al-Assad." Un départ qu'Abd Alraham et d'autres membres de la communauté syrienne devrait encore fêter ce dimanche à Toulouse lors d'un rassemblement en ville.

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