C'est un combat où chaque avancée apparaît comme une victoire. Après avoir réuni plus de 50.000 signatures sur sa pétition, l'association "La Voie est libre" fait entrer le débat sur l'autoroute A69 à la commission du développement durable de l'Assemblée Nationale.
"Quand on a vu qu'en 36 heures ont avait déjà 10.000 signatures, il y avait peu de doutes quant à l'issue de la pétition" se félicite Alain Hébrard, l'un des membres de "La Voie est libre". En novembre, l'association a déposé son manifeste sur la plateforme de l'Assemblée Nationale. Elle a finalement atteint le pallier symbolique des 50.000 signatures.
"Avec 30 voix pour et 10 voix contre, les membres de la Commission ont accepté le débat, ça montre que tout le monde se pose des questions sur ce projet", assure Alain Hébrard.
Composée de 70 députés, de tous bords, la Commission du Développement durable et de l'aménagement du territoire est présidée par Jean-Marc Zulesi, député Renaissance des Bouches-du-Rhône.
Les travaux se poursuivent
Dans un communiqué, l'association d'opposants au projet d'A69 assure que "c’est une grande satisfaction de voir un débat enfin être ouvert au sein de cette commission, alors que ce projet incohérent, délétère et antisocial est remis en question par toutes les instances indépendantes consultées, plus de 2000 scientifiques, ainsi que par 90% des 6266 contributions de l’enquête publique environnementale."
Alain Hébrard tempère : "C'est une victoire, pour nous c'est sûr, c'est une argument en plus pour notre lutte. Mais malheureusement ça n'a pas d'incidence sur l'avancée des travaux. Parce que le chantier avance vite, très vite, et il faut l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard."
Le député Renaissance du Tarn, Jean Terlier veut recadrer le débat :
"Cette pétition est recevable car elle a recueilli plus de 10 000 signatures. Je suis favorable à ce débat mais on se pose des questions car on est dans la remise en cause de ce projet autoroutier alors que ce n'est plus un projet mais un chantier avec 40% des travaux engagés sur ce chantier. Je ne voudrai pas que ce débat et les conditions dans lesquelles il sera fixé laisse à penser que ce chantier autoroutier puisse être remis en cause. Ce débat ce ne sera ni l'arrêt du chantier de l'A69 ni l'abandon des travaux. Le législateur ne doit pas se substituer au processus démocratique qui a abouti à la réalisation de ce chantier, ni aux juridictions administratives qui sont saisies de contentieux sur l'opportunité et la légalité de ce chantier."
Dans le cadre du débat que nous aurons, nous ne pourrons pas déterminer la légalité de ce projet.
Dans le même temps et de leur côté, les préfectures de Haute-Garonne et du Tarn se félicitent, dans un communiqué à la presse du rejet de la 4e requête contre le chantier routier.
Le tribunal administratif de Toulouse a rejeté la requête de la SCI du château de Scopont qui visait à suspendre les travaux de l’A69. Le jugement atteste que le tracé de l’autoroute préserve les intérêts de ce patrimoine historique et ne porte en aucun cas atteinte au château.
Préfectures de Haute-Garonne et du TarnCommuniqué de presse du 21 décembre 2023
Et d'appuyer que "les travaux de l’A69 se poursuivent et l’État continuera d'accompagner ce chantier dans l’intérêt des tarnais, des haut-garonnais et dans le respect de leur cadre de vie."
Le débat lui devrait se tenir au mois de janvier à l'Assemblée. Pour l'heure, un membre de "La Voie est libre" a été invité à y participer par visioconférence.