En France, plus de 1000 écoles proposent aux élèves des cours d'empathie. À l'école Jacques Prévert de Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne), ces séances ont vocation à prévenir les faits de harcèlement, en aidant les enfants à mieux appréhender leurs émotions.
Dans les couloirs de l'école primaire Jacques Prévert, à Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne), des affiches faites par les élèves tapissent les murs. On peut y lire : "Stop au harcèlement", ou encore "Insultes, moqueries, méchancetés, stop". L'une des façons que l'école a trouvées pour tenter de lutter contre le harcèlement, est d'aider les enfants à décrypter leurs émotions. C'est le pari des cours d'empathie, donnés aux élèves de CM2.
Le principe de chaque séance : jouer et ressentir des émotions sur la base d'un scénario élaboré par les élèves eux-mêmes. Ce jour-là, ils improvisent un jeu de rôle autour d'un grand-père étourdi, un chien maladroit et une grand-mère...
À eux de trouver et comprendre le ressenti des différents personnages.
Mettre un mot sur ses émotions
"Ce n'est pas toujours facile de comprendre ce qu'on ressent en particulier lors d'un conflit. De même, il est difficile de prendre du recul sur son ressenti", explique Yara Lecolley, professeur des écoles. Pour elle, ces cours permettent aux enfants de "mieux gérer des situations qu'ils peuvent vivre à l'école ou en dehors."
Au bout de 14 séances, les élèves semblent avoir affiné leur perception. Pour Paul, qui "adore ça" c'est à la fois utile et ludique : "Ça nous aide à ressentir les émotions des autres et les nôtres. Et puis je trouve ça drôle, parce que j'aime bien le théâtre."
Manon, elle, a même "découvert des émotions" qu'elle ne connaissait pas bien. "Avant, je ne savais pas ce qu'était la frustration. Là, j'ai appris ce que cela voulait dire et comment on le ressent", déclare-t-elle.
Les élèves poursuivront ce travail au collège, pour parvenir à mettre des mots sur leurs émotions et se mettre dans la peau de l'autre.