Cette étude, publiée dans la revue américaine Fertility and Sterility et signée par les toulousains Myriam Daudin et Louis Bujan, estime que des progrès sont à faire pour préserver la fertilité des jeunes malades
Préserver la fertilité des jeunes maladesDes progrès restent à faire en France pour préserver la fertilité des jeunes malades qui subissent des traitements par chimiothérapie ou radiothérapie qui les rendront stériles.
La loi oblige en France à informer les patients qui vont entamer des traitements dangereux pour leur fertilité, sur les possibilités de prélèvement et de conservation par congélation de leurs ovules ou spermatozoïdes, pour préserver leur chance de procréer à l'avenir.
Il s'agit souvent de malades jeunes souffrant de leucémies, de lymphomes (cancers du système lymphatique) ou de tumeurs des cellules germinales (par exemple cancers des testicules) et qui doivent subir des traitements par chimiothérapie ou par radiothérapie risquant d'affecter leur capacité à produire spermatozoïdes ou ovules.
La question de la fertilité est "très importante" pour la vie future d'adolescents et de jeunes adultes chez qui un cancer vient d'être diagnostiqué.
Il faut informer
Informer de manière précise des jeunes patients sur la manière de conserver leurs gamètes (ovules ou spermatozoïdes) est "psychologiquement important en raison de la perspective positive que cela offre", soulignent les médecins chercheurs du CHU de Toulouse qui signent ce travail.
Mais ils relèvent un déficit encore important de formation et d'information en la matière. "Des efforts doivent être faits pour une meilleure formation du personnel soignant" estiment-ils.
Myriam Daudin et Louis Bujan, les deux principaux signataires de l'étude déplorent en particulier le "manque d'information du patient dans la période difficile de l'annonce du cancer".
Des consultations nécessaires
Au total 4.345 adolescents ou jeunes adultes hommes, âgés de 11 à 20 ans et malades de cancer ont consulté dans des Cecos en vue d'une préservation de leur fertilité.
Pour 3.616 d'entre eux, cette consultation a abouti à la congélation de leur sperme.
Ceci démontre que la conservation de sperme est "possible chez des adolescents et jeunes adultes", souligne l'étude. Mais il faudrait "harmoniser", "mieux organiser à l'échelle nationale" et aussi "promouvoir" cette pratique, selon les chercheurs.